Salutations,
On a tous une série à laquelle on s’accroche un peu en dépit du bon sens, dont on reconnaît la flagrance des défauts sans que cela suffise pour arrêter les frais.
Je me suis plusieurs fois infligé ce triste rodéo et voilà déjà un petit temps que je projette de vous parler du dernier en date.
J’ai nommé « Titans ».
La diffusion du dernier épisode de la troisième saison me semblait le moment opportun pour se faire et j’ai donc décidé d’attendre cette occasion malgré le fait que je pensais savoir, dans les grosses lignes, ce que je voulais dire de ce show qui ne manque décidément jamais de me faire poser des questions sur mon degré de masochisme…
Le moment étant venu, je me suis rendu compte qu’en parler était plus facile à prévoir qu’à faire.
En effet, armé de mon stylo bille, essayant de rassembler mes idées en m’appuyant sur la conclusion de cette 3ème fournée, j’ai très vite compris que cela n’allait pas être chose aisé de décrire une série qui ne sait pas elle-même où sa queue et sa tête se trouvent (ou même encore, si elle a l’un ou l’autre…)
Comme souvent dans mes ‘lluBiEs’ on va s’aventurer sur territoire jonché de possibles ‘spoilers’, vous lirez donc la suite à vos risques et périls…
Je me suis plusieurs fois infligé ce triste rodéo et voilà déjà un petit temps que je projette de vous parler du dernier en date.
J’ai nommé « Titans ».
La diffusion du dernier épisode de la troisième saison me semblait le moment opportun pour se faire et j’ai donc décidé d’attendre cette occasion malgré le fait que je pensais savoir, dans les grosses lignes, ce que je voulais dire de ce show qui ne manque décidément jamais de me faire poser des questions sur mon degré de masochisme…
Le moment étant venu, je me suis rendu compte qu’en parler était plus facile à prévoir qu’à faire.
En effet, armé de mon stylo bille, essayant de rassembler mes idées en m’appuyant sur la conclusion de cette 3ème fournée, j’ai très vite compris que cela n’allait pas être chose aisé de décrire une série qui ne sait pas elle-même où sa queue et sa tête se trouvent (ou même encore, si elle a l’un ou l’autre…)
Comme souvent dans mes ‘lluBiEs’ on va s’aventurer sur territoire jonché de possibles ‘spoilers’, vous lirez donc la suite à vos risques et périls…
Pour expliquer mon acharnement à regarder une série qui a plus de défauts que ‘Joffrey Baratheon’, il faut parler de la saison 1.
Globalement bonne (voir très bonne), elle introduisait un Dick Grayson fraichement affranchi de son mentor schizophrène à tendance chiroptophobe.
Ayant laissé Gotham derrière lui, il est maintenant policier à Détroit où il essaye tant bien que mal de rester du ‘bon côté de la justice’.
Néanmoins, le garçon semble se débattre avec ses velléités d’abandon de combinaison en latex galvanisé et ses errements le mettent sur le chemin de Rachel Roth.
Déjà vu ? Effectivement ! Mais entre cette Rachel qui semble avoir besoin d’un exorcisme en bonne et due forme, un gamin qui se transforme en tigre vert, une belle jeune femme amnésique ET pyrokinétique, sans oublier le fait que l’ancien protégé de ‘Batman’ va demander de l’aide à ‘Wondergirl’; la série reste constamment sous haute tension, prenant rarement la peine de s’arrêter pour souffler : les épisodes font l’objet d’un traitement en forme de ‘page-turner’ où chaque chapitre pose autant de questions qu’il n’en adresse.
On semble bien là, non ?
Bin non.
Car la décision, motivée par la garantie de production d’une suite, de réduire ce premier cycle à 11 épisodes au lieu des 12 prévus va complètement chambouler la série…
Vous pensez peut-être que ce n’était pas rédhibitoire, et cela serait vrai si le but de la manœuvre était de continuer d’étoffer la storyline sur laquelle on était engagé et qui, sans être d’une originalité folle, avait au moins pour elle de poser des enjeux forts.
Manifestement, le but était ailleurs… Où ? Impossible à dire car, après avoir hâtivement résolu le cliffhanger de la saison 1, la série prend une toute autre direction ; faisant passer le suspense qu’elle a installé comme un passage inutile avant d’en venir au fait.
Cette première erreur d’appréciation n’est malheureusement pas la dernière pour une saison qui tombe dans le piège classique des secondes saisons : l’envie de faire ‘plus’ ! Plus grand, plus fort, plus beau…
Ici, entre la réformation officielle des ‘Titans’ (qui fait office de prétexte à explorer les sombres raisons de leur séparation initiale), l’introduction du méchant ‘Deathstroke’ (qui après l’authentique démon menaçant d’asservir l’humanité fait un peu pâle figure, tout ‘super-augmenté’ soit-il), La présence de Bruce Wayne (qui, ne semblant plus quoi faire avec ses ‘Robin’, le refile à Dick sous un prétexte aussi inutile que la présence du milliardaire l’est dans une intrigue déjà surchargée), l’arrivée de Conner Kent (Clone hybride de l’autre Kent et de Lex luthor…sans en dire plus, vous comprendrez à quel point l’intronisation d’un tel personnage est vorace en temps d’écran), L’infiltration des ‘Titans’ par la fille de ‘Deathstroke’ (une borgne également ‘super-augmentée qui va s’amouracher du futur ex ‘Robin’ que Bruce a collé aux basques de Dick), sans oublier (quand même) la continuation du cheminement personnel des personnages de la première saison (et non des moindres, les circonstances qui pousseront Dick à devenir ‘Nightwing’) ; on a largement dépassé la limite de ce que 13 épisodes peuvent véhiculer en gardant un semblant de cohésion.
Les storylines se trainent donc sans pouvoir se décider sur un point de focale, laissant l’intrigue en perpétuel déséquilibre pour se terminer en pétard mouillé.
Néanmoins, on va dire que l’essentiel est sauf à la fin : Grayson devient ‘Nightwing’ et les ‘Titans’ forment enfin une véritable équipe…
Ce qui nous amène à la saison 3.
Bonne nouvelle : les showrunners semblent enfin avoir compris qu’ils ne pouvaient pas rendre justice à autant de personnages à la fois et font le ménage en conséquence !
Mais malgré cette bonne intention, ils se prennent une fois de plus les pieds dans le tapis : alors qu’elle devrait, en toute cohérence, faire partie des ‘Titans’ ; une protagoniste centrale de la saison précédente disparaît ainsi complètement du tableau, comme si elle n’avait jamais existé ; laissant un arrière-goût désagréable de désaveu total du chapitre 2.
Pire encore, après un premier épisode qui expédie (excusez du peu) la mort de Jason (second ‘Robin’), la mort du ‘Joker’ et la mise en retraite de ‘Batman’ ; la série semble pourtant encore peiner à justifier la présence d’autant de personnages à l’écran.
De fait, il aurait été, à mon sens, plus judicieux de se passer des services d’un ‘Superboy’ (qui faisait déjà office d’appendice inutile dans la saison précédente) et qui, avec les mêmes pouvoirs que ‘Superman’, rend la mise en place d’un suspense à la mesure de son omnipotence quasiment impossible.
C’est tout ?
Malheureusement non ! Permettez-moi un dernier passage en revue assorti de quelques chiffres.
Car même en acceptant de passer au-dessus des 4 (sur cinq !) morts (dont une dans la saison 2) qui trouvent TOUS le moyen de revenir à la vie et sur, non pas un, mais deux épisodes complets qui se greffent à peu près aussi efficacement sur l’intrigue générale qu’un nez à l’arrière du genou ; on a toujours pas évoqué tous les problèmes qui ankylosent l’intrigue (spoiler alert, il y en a 6 !):
En effet, malgré un casting impeccable (Vincent Kartheiser qui après « Mad Men » montre ici une face étonnante de sa palette), le ‘vilain’ central de cette année empile les clichés et finit par tomber dans la caricature (1). Le personnage de ‘Starfire’ reste globalement décevant : elle perd et regagne ses pouvoirs à chaque saison sans que je ne comprenne jamais comment et pourquoi…sans parler du fait que son histoire familiale qui, sans être franchement passionnante, occupe pourtant une place importante de son temps d’écran (2). Cette version de Jason et ses atermoiements psychotiques auraient définitivement leur place dans ‘les feux de l’amour’ (3).Un TROISIEME ‘Robin’ est inutilement introduit (à ce stade, ça devient du fétichisme) (4). Après un passage en prison, sous prétexte de faire son introspection, qui frisait le ridicule lors de la saison 2 ; Dick est carrément obligé de mourir pour comprendre que…Euh bin en fait, ce qu’il a compris n’est pas clair…(5)
Il me reste encore à mentionner l’absence presque totale de Rachel, qui porte un coup presque fatal à la cohésion de l’ensemble des trois saisons (6) ; avant de préciser que je pourrais continuer !
Mais je vais m’arrêter là, je crois que tout le monde a compris : niveau qualité, on est loin du compte...
Une seule bonne chose à mettre en avant : Barbara Gordon !
Pertinemment jouée (Savannah Welch que j’espère revoir), assez bien écrite ; la relation qu’elle a avec Dick et surtout sa résolution sont LA bonne note de ce désastre.
Cette bonne note entretient une petite flamme d’espoir : une saison 4 est bel et bien prévue et je ne peux pas jurer que je ne m’installerai pas devant.
Alors, j’en conviens, après un tel portrait, c’est difficile à comprendre...comme je l’écrivais au début, je dois bien avouer qu’il faut que je me pose des questions sur d’éventuelles tendances masochistes chez moi !
Mais au final, mon vrai masochisme, c’est de continuer à espérer…(ah, comme c’est beau !)
Ce que j’espère, c’est qu’après autant de tâtonnements, les showrunners vont finir par trouver la bonne formule pour mettre en avant ces personnages qui, à la base, sont attachants.
Oui, la prochaine tentative sera la bonne… Qui cherche trouve… Non ?
En vous remerciant, bonsoir !
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