criTiQue 0011 : On se connaît ?

Salutations,

Je n’en attendais pas moins d’une artiste qui appelle son album « Heavy Meadow » (qui, si on le traduit littéralement veut dire : « Lourde Prairie ») mais le fait qu’il y ait beaucoup et peu à la fois à écrire sur Anni Rossi est le premier paradoxe d’une chanteuse qui semble les collectionner.
Des exemples ?
-Musicienne à la formation classique, son premier album est produit par un certain Steve Albini. (Qui avant elle a, entre autres, produit les breeders, Nirvana, PJ Harvey et les Pixies)
-C’est avec son violon qu’elle a accompagné les "ting tings"  en tournée
-Elle arrive à faire de « Creep » de Radiohead (toujours à l’aide de son violon) une célébration bizarre de la différence  (en lieu et place de la complainte amoureuse du génialissime groupe anglais)
(Je pense que cela suffit pour les exemples)

Anni nous revient, un an après, avec un album plus riche et plus dense que le minimaliste « Rockwell »…
Vous me direz que ce n’était pas difficile car, le Premier effort studio estampillé « LO-FI » (apparemment faire exprès d’avoir un son de mauvaise qualité c’est « cooool ! ») et enregistré (selon la légende) en un seul jour à plus l’allure (bien qu’il soit  très bon) d’une démo que d’un véritable LP

Revenons à nos prairies : Ce qui frappe à la première écoute de ce deuxième album (ou, en tous cas, ce qui m’a frappé) c’est que dès les premières secondes la musique vous parait familière. Comme si Anni était votre meilleure amie et qu’elle avait mis en musique une journée que vous aviez passée ensemble.
Sa pop aux teintes électro est sucrée comme un gros bonbon (oui, il est permis de dire cela de quelqu’un d’autre que Katy Perry) n’est peut être pas ce que j’ai entendu de plus transcendant cette année mais elle n’a pas la prétention de l’être : « Heavy Meadow » est simple sans être simpliste, direct tout en étant subtil et immédiat dans le plaisir qu’il donne sans, pour autant, être racoleur.
Bon, l’album est un peu longuet et aurait gagné en fraîcheur avec deux ou trois plages en moins, cela aurait sans doute permis aux meilleures chansons de mieux ressortir du lot au lieu de se noyer dans la masse, néanmoins l’ensemble est suffisamment intéressant (à mon goût) pour en appeler à d’indulgence.

En vous remerciant, bonsoir !

criTiQue 0010 : C’est la luuuuutte finaaaaleeee !

Salutations,

Comment renouveler, année après année, un personnage dont l’imprévisibilité est devenue…prévisible ?
Tout le monde connait Gregory House : misanthrope génial, menteur brillant, voleur, égoïste, egocentrique, … Yada yada yada ce n’est pas mon but de faire un énième portrait dithyrambique de House…Ce que je veux dire (pour poser la question autrement) c’est qu’après le formidable épisode final de la sixième saison l’interrogation me parait légitime : Est-ce que House a-t-il encore quelque chose à nous offrir, émotionnellement parlant ?
Au vu du début de la septième saison, la réponse ne souffre d’aucune discussion : 
OUI (mais plus pour longtemps)
Pour étayer ma réponse,  Oui, « House » à encore quelque chose de neuf à offrir…Oui, toutes les facettes du personnage n’ont pas été explorées…Mais il clair que nous arrivons, doucement, au bout du cheminement personnel de House avec cette question posée ouvertement : Peut-il être heureux ?

Permettez-moi un coup d’œil (rapide) dans le rétroviseur : après avoir dû apprendre à (di)gérer des relents de sentiments pour son ex, s’être fait tirer dessus, supporté une enquête visant à lui faire perdre sa licence (pour de petits problèmes de drogue), avoir perdu son équipe et initié une compétition entre quarante  candidats pour la remplacer, se passer de soutien de Wilson (après le décès de sa petite amie , Amber), être forcé d’assister à l’enterrement de son père (qui n’est pas son père biologique), admettre qu’il était temps pour lui d’arrêter le « Vicodin »  (après avoir été victime d’hallucinations impliquant Cuddy toute nue) avant de passer à batailler contre la rechute (démissionnant au passage) et ses sentiments grandissant pour son supérieur (qui semble, tout un moment, bien partie pour se marier avec un autre), on le quitte à la fin de la sixième saison alors qu’il est sur le point de craquer émotionnellement et de retomber dans une dynamique de dépendance aux antidouleurs. Il est sauvé de justesse par l’élue de son cœur qui lui avoue qu’elle n’arrive plus à lutter contre ses sentiments (elle est amoureuse de lui…alléluia)

Pas mal en 132 épisodes hein…Et maintenant ?

« Et maintenant ? »  (« Now What ? ») Est justement le titre du premier épisode de cette septième saison où House et Cuddy essayent de déterminer s’ils ont une chance d’être un couple « normal ».
Nous y voilà…En plein dans le vif du sujet ! Soyez honnête : Que ceux qui regardent « House » uniquement pour le côté « challenge médical » lèvent la main…
C’est bien ce que je pensais !
Le cœur de la série, c’est notre bon docteur, en tant que personne, et non la résolution de cas médicaux aussi difficiles qu’alambiqués. Les scénaristes ont eu l’intelligence de ne jamais laisser stagner le personnage, conduisant House à, enfin, vaincre son addiction pour gagner le cœur de sa belle.
Mais rien n’est jamais aussi simple avec Greg, malgré la longue attente infligée aux fans du couple, nous n’aurons pas droit (du moins pas de suite) à un « et ils vécurent heureux… ». Je n’en attendais pas moins mais House reste House et même si, pour la première  fois depuis qu’on le connait, il tente sa chance à la chasse au bonheur, il sait que les difficultés seront nombreuses pour lui…

Voilà, à mon sens, le dernier (et la plus important) des enjeux de la série (pour rappel : House est-il capable d’être heureux ?), la dernière chose (en tous cas, pour ma part) capable de garantir une saison sans baisse de qualité et sans commencer à ressasser encore et encore les mêmes situations.
Car, malheureusement, il faut prendre en compte le fait que, alors que le « show » continue d’offrir un divertissement de qualité, les audiences baissent drastiquement Outre-Atlantique (presque de moitié) et j’en viens à réellement souhaiter que les producteurs envisagent la fin des pérégrinations de mon médecin préféré avant que quelqu’un d’autre (la chaine…) ne le fasse à leur place, d’une façon non contrôlée scénaristiquement.
D’ailleurs, puisque cela sent, de toute façon, la fin (Hugh Laurie, l’acteur, l’a lui-même déclaré) ce serait la moindre des choses de laisser « Greg » partir la tête haute et, en fait, que la résolution de cette dernière lutte intérieur chez notre héro soit positive ou négative, qu’elle prenne une ou deux saisons (plus serait, à mon avis, une erreur), c’est tout le mal que je lui souhaite…


En vous remerciant, bonsoir !