criTiQue 0020 : Tut Tit Tut Tit

 

The Event (intertitles)

Salutations,

Tout comme ce brave "Hannibal Smith", j'adore qu'un plan se déroule sans accro...A mon sens, il n'y a rien de plus agréable que de se rendre compte au fur et à mesure que l'on avance dans une histoire (télévisuelle ou cinématographique) qu'un énorme travail a été fait en amont sur l'intrigue, sur les personnages et leurs motivations. De ressentir le contrôle des scénaristes sur le contenu du média auquel ils ont donné naissance et, de fait, rien de plus dangereusement ennuyant que de constater le contraire...

Pour cette raison, je ne considère jamais (ou presque) l'annonce, en cour de diffusion, de l'extension du nombre d'épisodes commandés à l'équipe créative d'une série comme une bonne nouvelle.

C'est ce qu'il s'est passé pour "The Event" (A propos duquel je vous faisais part de mon enthousiasme prudent ici) et, pour anticiper votre question, je suis au regret de dire que, comme je le craignais, les effets pervers de cette décision n'ont pas été évités...

Pas besoin d'être un génie pour le comprendre, le rythme et le ton que l'on donne à une histoire ne peut pas être le même sur 22 épisodes que sur 13 et, pour une telle série, le problème principal de cette évidence réside dans le fait qu'il faut remplir l'espace "temps" entre deux révélations (sensées être) choquantes.

Je dis "(sensées être)" car, il découle de cet "étalement" de l'intrigue une diminution de l'effet de surprise qui désert fortement l'objectif avoué : nous garder sous tension.

De plus, une des choses qui m'avaient le plus attirées dans les premiers épisodes était la déstructuration narrative de l'intrigue...j'ignore si c'est par choix ou par incapacité à continuer ce procédé difficile (qui, bien que très intéressant, doit être encore plus astreignant à écrire qu'il n'est complexe à suivre) mais quelle(s) que soi(en)t la (ou les) raison(s), ce retour à un schéma narratif linéaire renforce cette impression de longueur dans l'histoire.

En ce qui me concerne, l'autre problème de la série est inhérent à une des personnes qui se cache derrière...J'aurais sans doute dû le voir venir en découvrant son nom mais je ne pouvais pas deviner que "24 Heures Chrono" manquerait à ce point à Evan Katz (qui avant de travailler sur "The Event" produisait les, désormais mythiques, aventures de "Jack Bauer")

Sa patte est tellement visible dans le "ton général" de la série que je me suis plusieurs fois senti rouler des yeux...Cet homme est tout simplement obsédé par les "taupes", les complots internes contre la Présidence des Etats-Unis et les menaces à la bombe...Dommage car il me semblait que la série pouvait donner plus, devenir une référence. Elle en avait, en tout cas, les capacités (est-ce toujours le cas?)

Pour autant, je ne vous déconseille pas de regarder "The Event". Je ne la défendrais pas avec plus d'enthousiasme mais il est évident que la série a des atouts et que les producteurs se donnent du mal pour tenter (pas toujours à bon escient) de nous divertir...

Il est très difficile de juger de la qualité d'une série à mi-chemin (surtout que nous n’en sommes qu’à la première saison). Une conclusion puissante, inattendue, s'appuyant sur les qualités intrinsèques des personnages et de l'intrigue de départ pourrait, in-extremis mais légitimement, lui donner un statut "d'incontournable"…

En vous remerciant, bonsoir !

Ps : Cette crItIquE a été écrite il y a des semaines…J’ai, depuis, pu voir la reprise de la saison…Elle est bonne…très bonne. Pourtant, cela n’encourage pas à modifier l’aspect mitigé de mon billet (tout comme la nature optimiste de ma conclusion)…Rendez-vous en juin pour le verdict final !

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