lluBiE 0002 : R.I.P.



Salutations,

Comme le sujet avait requis l’ouverture d’une petite parenthèse dans ma dernière (et première) publication, il me parait judicieux d’étoffer mon propos avant de passer à autres choses
Comme je le mentionnais David S. Goyer est en train d’écrire le script de la énième tentative de reboot de la franchise ‘Superman’ sous la houlette de Christopher Nolan

((ouverture d’une petite parenthèse) Après avoir fait subir au monde une chiée de ‘prequel’, il semblerait que Mr Hollywood soit maintenant convaincu que le meilleur moyen de faire de l’argent est de reprendre tout à zéro. Ainsi, depuis la résurrection en 2005 d’un homme chauve souris ridiculisé jusqu’à outrance par Joël Schumacher, nous avons eu droit au reboot de Halloween, Hulk, Star Trek (mention honorable à J.J. pour le bon boulot réalisé à cette occasion) et bien sûr LE reboot des reboots : James Bond (je pourrais publier tout un texte sur les 2 derniers de la liste tellement il y a des choses à en dire...affaire à suivre...) et cette tendance n’est pas prête de s’arrêter. Nous aurons bientôt droit – dans un futur plus ou moins proche – à une chiée de ces tentatives mal déguisée de faire de l’argent d’un manque total de créativité (ou peut être d’un excès…qui sait ?) : Conan, Highlander, Robocop, La mouche et Police Académie (je frémis déjà à cette idée) sont sans doute les seules exemples qui ont, un tant soit peu, de sens au vue de l’inéluctable passage du temps. Néanmoins, ces dernier mois on dirait que le temps n’avance plus assez vite pour Mr Hollywood et pas moins de 4 films sortis après 2001 vont avoir droit à ce traitement. Pour les Daredevil, Tomb Raider et autres 4 fantastiques il sera difficile (pour ne pas dire impossible) de faire pire que le premier essai et au final je ne peux pas dire que je ne ressente pas une certaine joie à l’idée de voir ces navets subir ce qui (je l’espère en tous cas) s’apparente à un balançage dans la poubelle de l’oubli…Mais, pour en arriver au but de cette parenthèse, il était évident que cette affliction allait finir par occasionner des dommages collatéraux et la première victime à été désignée : Spiderman.
Mr Hollywood en avait marre d’attendre que Sam Raimi peaufine son scénario et que Tobey Maguire finisse de déterminer la hauteur de la montagne de billet qu’il le convaincrait de remettre le costume moulant de l’homme araignée. Mr H a finit par décréter que puisque le temps c’était de l’argent, il trouverait sans doute plus rapidement quelqu’un pour le remonter au lieu d’attendre qu’il continue à passer. Peter Parker devra donc retourner à l’école pour se faire mordre et s’infliger (et nous infliger par la même occasion) la torture de tomber amoureux de la plus jolie plante du lycée.
Le temps me permettra de juger de la pertinence de cette décision mais la logique qui se cache derrière la remise à zéro d’une trilogie qui avait donné au ‘genre’ (le film de super héros) au moins 2 films (presque 3) référence qui en plus d’être profondément humain était visuellement irréprochable (même si la franchise n’a que péniblement passé l’épreuve du troisième volet) tout en rapportant du fric en pagaille à Mr Hollywood m’échappe totalement (fin de la petite parenthèse))

Puisque la reprise de la franchise par un autre que Bryan Singer est inéluctable, l’annonce du tandem Goyer – Nolan comme repreneur est la meilleure des nouvelles que je pouvais espérer recevoir. Cependant il me semble que je dois à ‘Superman Returns’ un hommage, histoire de m’aider à tourner la page sur cette lubie…

Pour un fan des films de Donner (Superman I et sa version de Superman II) La principale qualité de ‘Superman Returns’ est sans aucun doute la continuité. Faire reprendre ‘returns’ là ou l’histoire aurait du s’arrêter (c’est à dire à la fin du II). (Au demeurant, il très clair dès les premières secondes générique que Singer revendique la filiation de son travail à celui de Donner et les clins d’œil sont abondant tout au long du film) est la première bonne idée de la petite liste de bonnes idées que je voudrais énumérer.
La deuxième qualité de ‘SR’ c’est d’établir de façon crédible « l’humanité » de Kal-el en lui donnant une personnalité moins lisse qu’il n’y parait au premier abord, au-delà des capacités exceptionnelles que lui confère notre soleil, Superman est une personne avec ses qualités et ses défauts, des aspirations et des envies. Capable de ressentir le doute et la frustration.
La troisième qualité de ‘SR’ est d’exposer clairement les enjeux, ainsi que de rétablir l’ampleur des aptitudes de Superman pour mieux nous faire douter de la faculté de Kal-El à se sortir du pétrin qu’a crée Lex pour lui.
De donner l’opportunité à un humain (bon d’accord on parle de Lex Luthor mais bon…Il reste une simple humain) de faire vaciller l’extra-terrestre, de le transformer en colosse au pied d’argile au lieu de chercher à tous prix l’escalade dans l’action (en introduisant un deus-ex machina ou un autre protagoniste un peu venu se perdre dans l’histoire par exemple) est sans doute la deuxième bonne idée…(même si il est clair que c’est cela qu’il avait en tête pour le deuxième volet, il a fait ce film pour nous re-présenter aux personnages et s’y est tenu)
Mais la plus grande qualité (qui découle, en fait, des autres) du film est de nous faire ressentir de la pitié pour Kal-El, de nous faire ressentir du dégout pour son rosage et du soulagement pendant son sauvetage (par des humains)
Donnant à la scène ou il soulève la masse de Kryptonite une réelle intensité dramatique (j’ai toujours envie de l’aider à tenir ce fichu caillou)
Comment omettre la prestation de Kevin Spacey en Lex Luthor et le retour de Marlon Brando en Jor-El ?
Je m’arrêterais en citant également la tentative de mettre Superman dans le contexte des problèmes du monde actuel (terrorisme, guerre, etc.) et de donner une dimension international à ses bonnes actions…J’écris tentatives car de ce point de vue là Singer ne remplis pas tout à fait le cahier des charges et me laisse un goût d’inachevé.

Enfin bon, pour toutes ses qualités le film à aussi une embarassante flopée de défauts…En vrac :
Kate Bosworth a peut être réussi à impressionner Kevin Spacey au théâtre mais elle fait, au mieux, un travail moyen en Loïs Lane dans ‘SR’, alors que la scène de son sauvetage de la noyade fonctionnait, on ne croit pas une seconde qu’il (Superman) ne se réveillera pas à la fin, l’alchimie entre nos 2 tourtereaux est loin d’être à couper le souffle, j’aurais pu me passer de l’ambiguïté sur l’identité de Jason…et qu’est ce que Kutner vient faire là dedans ? Un peu d’inventivité sur la façon dont personne ne reconnaît Kal-El en Clark Kent n’aurait pas fait de mal et enfin, je n’ai rien contre le fait de prendre un inconnu pour le rôle de Superman mais un jeu un peu moins lisse aurait dynamisé le personnage

Malheureusement, Singer n’aura jamais l’occasion de rentabiliser les efforts qu’il a déployés pour garder son histoire centré sur ce qui les plus important : les personnages. Bien sûr les effets spéciaux sont impressionnants et certaines trouvailles ajoutent une touche « réaliste » à l’ensemble (le boum du mur du son, la pénétration dans l’atmosphère, ses cheveux qui se défont, une manière de se mouvoir dans l’air qui tient compte de la résistance de celui-ci,…) mais surtout il nous avait donné des personnages auxquels on pouvait s’attacher et était maintenant libre de s’amuser (et nous divertir) avec eux. Malheureusement on ne saura jamais ce que cela aurait pu donner parce que Mr Hollywood a décidé qu’un benef’ d’à peu près 100 millions de dollars, ça n’était pas assez…'Superman Returns' n'est pas un grand film mais il mérite d'être défendu, il méritait mieux que d'être traité comme si il n'avait pas existé et je voulais faire ma part dans un travail de reconnaissance que personne ne trouve nécessaire (avec raison)

En vous remerciant, bonsoir !

RIP Superman Returns

1 commentaire:

timskaya a dit…

faire un truc sur superman...ca c fait. continue comme mon ptit loudchskaya des montagnes des iles britaniques.