Salutations,
J’ai eu du mal à croire en préparant (sommairement, je vous rassure) ce billet que c’était il y a six ans déjà …
« Funeral » est arrivé et comme c’est souvent le cas il a, quasiment immédiatement, divisé l’intelligentsia culturelle mondiale : chef-d’œuvre ou sous-merde ? Apparemment, il ne pouvait être que l’un ou l’autre…
Comme j’aime faire à part des autres, pour moi, Le premier LP des « Arcade Fire » n’était ni l’un…ni l’autre. Je suis resté insensible à ses sirènes pendant des mois et je dois bien avouer que, quand je me suis enfin décidé à lui prêter l’oreille, je n’étais pas prêt à le taxer de ‘sous-merde’ mais, ce que j’ai entendu n’a certainement pas changé mon horizon musicale…Le temps et les écoutes ont fait leur œuvre et même si ce n’est pas encore aujourd’hui que vous me verrez l’ériger au rang de miracle sonore, Il reste quand même parmi ce que j’ai entendu de meilleur sur la décennie
Ceci étant dit, je n’aurais pas aimé être Win Butler au moment d’accoucher de son successeur…
Bizarrement (ou pas) « Neon Bible » (sortis 3 ans plus tard) n’a réussi qu’a agrandir le fossé entre les sceptiques et les conquis et, de mon coté, j’ai mis encore plus de temps à me résoudre à me forger un avis…
Si je vous parle de ses prédécesseurs c’est pour mieux dire que « The Suburbs » (2010) m’a enfin permis de me faire une opinion sur ces deux opus et leurs auteurs.Je peux dire aujourd’hui qui je préfère largement le premier effort au deuxième (chose que je n’aurais pas été capable de faire la semaine passée) « Neon Bible » à un coté froid et grandiloquent qui le rend un tantinet inaccessible émotionnellement à mon goût (Ne criez pas à l’hérésie, ne me faites pas dire ce que je n’ai pas dis, cela reste un album très largement au dessus de la moyenne)Je ne sais pas comment les différents camps que divise ‘AC’ vont réagir à « The Suburbs », mais je dois avouer que, cette fois ci, je suis, pour ma part, conquis et convaincu. Le combo Québeco-Texano Canadien n’est peut-être pas (encore) un grand groupe mais il en a en tout cas l’étoffe
« La Banlieue » donc, là où le club des 7 (incluant, faut-il le rappeler, un couple et une fratrie) était encore une fois attendu au tournant.
(de façon plus assumée que ses prédécesseurs) « The Suburbs » est un album à thème, et sa grande réussite est de ne jamais laisser le dénominateur commun étouffer l’album. Chaque plage est prétexte à une exploration d’une des facettes du sujet par un retour dans le temps (très bien illustré sur la pochette) et le LP forme un tout cohérent qui est fait pour être écouté de bout en bout SANS, pour autant, qu’une chanson, sortie de son contexte, perde en qualité (ce qui n’est pas le cas, par exemple, sur l’excellent « The Hazards of Love » des « Decemberists »)
Cela sonne rarement comme un compliment, mais dans ce cas ci, il n’en est pas de beaucoup plus beau : Arcade Fire nous fait du « Arcade Fire », c'est-à-dire une musique inventive, mélodique, électrisante, et versatile…Il y a, toutefois, une différence de taille (par rapport aux précédents) dans les émotions qui en ressortent : Pour la première fois, en ce qui me concerne, la bande à Win arrive à partager. Ils nous invitent à voyager avec eux et leurs émotions, leurs souvenirs sont également les nôtres. C’est directement à leurs fans qu’ils essayent de s’adresser et non plus à eux-mêmes et si vous êtes déjà retourné dans le quartier de votre enfance pour y ressentir une vague de souvenirs teintés d’amertume et de regret de l’insouciance vous saisissez ce que je veux dire (D’ailleurs Spike Jonze en personne a dû la sentir car il se prépare à sortir un petit film coécrit avec Butler sensé être un support sonore sci-fi à l’album…bon, chacun son interprétation…)
Mais plus que tout « The Suburbs » est l’album d’un groupe qui assume son succès tout en restant fidèle à sa ligne artistique, plus ‘mainstream’ que les précédents, il en est pas moins intéressant, riche et envoutant…
En vous remerciant, bonsoir !
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