lleDARKathlon

Pré scriptum : lleDARKathlon est pour le moment en hiatus...et, pas de cachoterie entre nous, j'ai terminé depuis longtemps cette incroyable série...Le but de mes 'SERIEathlon' étant de livrer mon ressenti à chaud, je ne sais pas si je trouverais un jour la justification/le temps nécessaire pour le reprendre...



Into the Dark


Introduction : J’ai commencé la rédaction de cette critique après avoir vu les trois premiers épisodes et, pour moi, l’enjeux de ce « DARKhatlon » est clair : « Est-ce que la série peut créer une réelle empathie pour les personnages à travers son habillage ‘Phi-Fi’ (pour savoir – si ce n’est pas clair- ce que cela veut dire, rendez-vous au commentaire sur le sO1e02…) ? »

Let’s watch !

-s01e01 : Geheimnisse (Secrets)

C’est sans filet et surtout sans carte qu’on est lâché dans le microcosme de cette ville de « Winden » et l’intrication entre les familles des différents protagonistes est telle qu’il faut du temps pour s’y retrouver…
Néanmoins, cette introduction est exécutée avec une certaine fluidité, et si elle est quelques fois bancale ; elle reste raisonnablement compréhensible. De fait, cette notion de « présentation des personnages » n’est presque pas perceptible tant l’intrigue est amenée frontalement.

Ainsi, dès les premières minutes, on a droit à un suicide, une disparation, un adultère, deux familles présentées (liées par l’adultère susmentionné) et un triangle amoureux (lui aussi connecté aux familles qu’on nous présente).
Cette plongée sans concession dans l’intimité profonde- et somme toute pas reluisante- des habitants mets en relief un contexte : on se trouve dans une petite ville prolétaire où « tout le monde connait tout le monde », dans une bourgade où « il ne s’était jamais  rien passé jusqu’à ce que… »
En fait, la série en général semble se calquer sur une certaine mouvance. Elle a une tonalité qui se réclame de ce que l’on pourrait appeler « le style Européen » ; si vous avez regardé « top of the lake », « Broadchurch », « Forbrydelsen » -la mère de toutes les séries européenne-, où même plus récemment produite en Belgique : « La Trêve » et « Ennemi public » vous voyez peut-être de quoi je parle.
En terme d’avancement d’intrigue, on reste aussi dans ce qui est devenu un classique : les réponses arrivent vite…mais elles posent d’autres questions. C’est ainsi que, par exemple, on nous montre où se trouve le disparu (Erik Obendorf)…mais on suggère fortement (à l’aide de la musique, et du détail-aussi subtil que ce qui me sert de nez au milieu de la face- d’un papier de « Raider ») qu’il ne se trouve pas (plus) à la même époque. 
Et donc, globalement, la série ne se dépareille pas de sa vibe « série policière »…même à la fin quand une nouvelle disparition (autre qu’Erik Obendorf) se ponctue par la découverte d’un corps qui n’est pas celui du jeune garçon ayant disparu la veille…mais d’un autre gosse qui n’a plus donné signe de vie depuis 33 ans…
(Petite parenthèse pour ajouter que ce qui est donc le deuxième disparu de cet épisode et le corps retrouvé à la fin sont respectivement le fils et petit frère de l’enquêteur, qui est lui-même l’amant de la mère de l’ado dont on est témoin du suicide du père au début de l’épisode…et je n’écris pas cela par amour des phrases compliquées, mais plutôt pour donner un exemple des intrications mentionnée plus haut)

Mais arrêtons les digressions pour parler de la notion introduite par le petit monologue au tout début de ce premier épisode : « le temps circulaire » (qui a l’air de s’inspirer d’une citation d’Einstein) :
« Nous sommes convaincu que le temps s’écoule manière linéaire, qu’il progresse de manière uniforme pour l’éternité. Mais la distinction entre le passé, le présent n’est rien d’autre qu’une illusion. Aujourd’hui et demain ne se succèdent pas, ils sont reliés dans un cycle éternel…tout est connecté… »
Après (brève) recherche, au-delà de la citation elle-même, il semblerait que ce « Temps circulaire » soit plus un concept philosophique que scientifique mais il n’en reste pas moins un bon incipit pour la série. Le concept de répétition est d’ailleurs disséminé tout au long de l’épisode ; tout comme le chiffre « 33 » qui revient çà et là et il va sans dire que cela n’est pas dû au hasard…(Le Générique, quand à lui, appuie fortement sur la notion de miroir…)

Reste le titre de la série… « Dark » même s’il « claque » il n’évoque rien pour le moment…wait and see.


Bon départ donc pour un show qui me semble plein de promesses !


-s01e02 : Mensonges (Lügen)

Ce qui est ressortit le plus dans cet épisode, c’est que, arrivé (plus ou moins) au bout des 40 premières minutes, le show pourrait toujours passer pour un bonne série policière…voir excellente…
…Et puis tout bascule à la fin…
Mais je vais trop vite…
D’autant plus qu’avec l’introduction d’un hôtel glauque (tout droit sorti d’un film de Del Toro) avec son nouvel arrivant bien suspect et un directeur de centrale nucléaire local qui ressemble plus à un méchant dans « James Bond » qu’à autre chose ; on peut dire que la série essaye de ratisser large…j’irais presque jusqu’à dire que, si on rajoute la référence à « The Matrix » dans le premier épisode, on frise l’instabilité d’ambiance…
Mais, si je devais faire ma première vrai critique de la série, je dirais que, pour le moment, le jeu des acteurs ne me frappe pas sa justesse…Il me paraît « froid » sans cette petite chose qui lui confère une sensation de « réel »…
Car le temps de l’insouciance relative du début est passé…et…
…Non non, une fois de plus, je vais trop vite…
Peut-être est-il temps de parler un peu plus des personnages; histoire d’étoffer mon assertion d’intrication entre ceux-ci (c.f.s01e01).
Je parlais d’une relation adultère et d’un triangle amoureux (c.f.s01e01) et, sincèrement la manière dont les personnages sont liés – à leur insu- est assez fascinante : Toutes les familles semblent attaché d’une manière ou d’une autre dans cette ville et démêler les liens entres les unes et les autres me paraît essentiel pour aller chercher le nectar de la série.
Reprenons :
Le show s’ouvre une chose et se ferme sur une autre (toujours c.f.s01e01) :
Un suicide et une deuxième (*Car il faut se rappeler qu’un adolescent -Erik Obendorf- a déjà disparu et semble être « prisonnier » non pas dans un autre endroit, mais dans une autre année au moment où commence l’histoire…c.f.s01e01) disparition.
La famille Kahnwald subi le suicide.
Nous avons ce qui semble être, à ce moment de l’histoire (épisode 2 donc) le protagoniste central de l’histoire : Jonas, le fils du suicidé.
Suivant ce suicide, Jonas passe quelques temps dans un hôpital pour un suivi psychologique (qui est assuré par le père de Franziska, qui est dans la même école que Jonas…on aura l’occasion de reparler d’elle)
Sa mère entretient une relation adultère…qui, selon toute vraisemblance, précède le suicide de son mari d’un bon bout de temps…

La famille Nielsen subi, quant à elle, une (seconde) disparition.
Nous avons ici Ulrich Nielsen, policier chargé d’une enquête sur la disparition de l’adolescent (Erik Obendorf…susmentionné dans la phrase qui suit l’astérisque un peu plus haut…)
De fil en aiguille, nous apprenons qu’il a déjà subi une disparition alors qu’il était adolescent: celle de son jeune frère Mads Nielsen. Dans une cruelle répétition du sort, son plus jeune fils Mikkel est donc la deuxième disparition familiale qu’il doit traverser.
Il est l’amant de la mère de Jonas (Kahnwald)…Et le père de la fille dont Jonas est amoureux : Martha Nielsen.

Ce qui nous amène au triangle amoureux.
Pendant le suivi psy de Jonas (Kahnwald); Martha engage une relation amoureuse avec le meilleur ami de celui-ci : Bartosz (note prise sur le moment : « quel prénom de merde ! ») dont le père est l’ersatz de méchant dans « James Bond » et la mère est la tenancière de l’hôtel Glauque mentionné au début de cet analyse du s01e02… (Leur nom de famille, pour future référence est : Tiedemann)

Vous me suivez toujours ???

Bon, parce que comme je le disais, le temps de l’insouciance est terminé et tant la relation adultère que le triangle amoureux souffre de la disparition de Mikkel Nielsen (si vous n’avez pas compris qui c’est, veuillez relire le passage ci-dessus); Et, malheureusement, cet imbroglio aussi alambiqué qu’engageant ne provoque pas, pour le moment (j’insiste car le payoff est peut-être en chemin) l’émotion que j’attends au niveau du jeu des acteurs.

Je parle beaucoup, mais reste le fait central de cet épisode : Non seulement le corps retrouvé n’est pas celui de Mikkel Nielsen (et encore moins celui d’Erik Obendorf) mais, pour couronner le tout, on est témoin du réveil du Mikkel au petit matin ; comme si de rien était…Tout cela pour se rendre compte que, selon toutes vraisemblances, il se trouve en 1986 (le 5 novembre…référence à « Back to the Future » ?)…soit, 33 ans plus tôt…(tiens tiens… 33 ans…c.f.s01e01) (car, oui, au fait, la série se déroule en 2019)
Et donc, l’air de rien, ces dernières secondes marque une transition définitive : on est pas (vraiment) dans une série policière, mais bel et bien dans une série Phy-Fi (ou, pour être moins clivant, dans un mélange des deux)
(Au fait… « Phy-Fi » = « Physique-Fiction »…je me demande un peu pompeusement si le terme a déjà été utilisé…)
(Veuillez m’excuser cet excès d’hubris si c’est le cas…)

Je vais finir avec les rêves de Jonas : ils me semblaient être voués à être du genre récurant, presque hantés…mais vu la nature « Phy-Fi » (ouais, décidément, je l’aime bien ce terme) de la série, j’imagine qu’ils auront leurs importances…surtout au vu de leurs thème : Son père.

-s01e03 : Passé et présent (Gestern und Heute)

 Avant de commencer, je tiens à préciser directement que suivant mon ressenti sur le jeu des acteurs (c.f. s01e02), j’ai pris la décision (au final très tardive, ceux qui me connaissent vous le diront) de poursuivre avec la V.O.
Verdict ?
Ça ne devient pas tout à coup transcendant, mais il y a clairement un mieux (…je dis un peu ça comme si j’avais découvert l’eau chaude…) : les émotions ne semble plus réinterprétées…

Bref, après ce temps perdu en considération évidente, entrons dans le vif du sujet, voulez-vous ?

Et pour bien commencer, il convient de commencer par la fin de l’épisode…mais en faisant un tout petit détour par le début (je sais, je suis tordu)
On comprend donc très vite que Mikkel est dans le passé…En 1986…et comprend tout aussi rapidement qu’il se trouve toujours à « Winden »…
La série aurait donc pu se transformer en une sorte de « who’s who » mais (pour en venir, comme annoncé, à la fin) : l’épisode se termine sur une très belle scène – Sans doute la plus transcendante depuis le début du show- où, pour éviter toute confusion possible (car les prénom des ados que nous rencontrons au long de l’épisode sont mis en avant durant celui-ci) on nous montre carrément en « split-screen » les gosses (ok, je viens de prendre un coup de vieux…Mais je ne peux pas y échapper : à presque 40 ans, je peux traiter des ados de « gosses »…bref) à coté de leurs version adultes…
Mais avant de vous donner mon ressenti sur ce choix narratif, parlons un peu du parcours de Mikkel :
Ce qui frappe d’emblée, c’est que si on est bien dans une série qui n’adopte pas une vision linéaire du temps (avec son fameux « paradoxe du grand père »), alors plusieurs personnages sont censé se rappeler de ce jeune garçon (Mikkel) !
En effet, il commence par errer dans une maison (celle des Nielsen…qu’il pense à raison– mais à un détail près- être la sienne…) où sa future grand-mère le confond avec nulle autre que Mads (c.f.s01e02)…qui vient lui-même de disparaître à ce moment chronologique du point de vue des Nielsen...
De là, il se rend à l’école locale ; parce que sa maman est la directrice…sauf que, évidemment, elle ne l’est pas encore…elle n’est que simple élève qui, pour couronner le tout, ne donne pas vraiment à son futur fils l’impression qu’elle était le genre de personne victime de son empathie exacerbée…
On a un aperçu du charmant caractère de Katherina Nielsen en la voyant interagir avec nulle autre qu’Hannah Kahnwald (la mère de Jonas…)…ouhhh première info croustillante du passé ! Ces deux-là était donc « amie » (je ne sais pas si on peut vraiment parler d’amitié vu la manière dont Katherina traite Hannah ; mais passons…Hannah aura de toute façon sa vengeance, car on sait qu’elle couche avec son mari -Ulrich- dans le futur ! Na !)
Mais revenons à Mikkel qui, un peu décontenancé par ses découvertes, décide de se rendre au poste de police…
Bin oui, parce que son paternel est poulet, logique…
Raté…il tombe sur un vieux de la vieille qui lui explique avec une conviction sans faille que son père est une petite frappe qui, à 16 ans, paraît déjà sans avenir…

A ce moment, on n’est pas loin du cauchemar pour Mikkel et je dois dire que l’acteur est le premier (sans doute aidé par le V.O) qui déclenche une réelle émotion chez moi…pas mal du tout pour un gosse ! 
Ce qui m’amène à Ines Kahnwald, future mère adoptive du suicidé (Michael pour ne pas le nommer…c.f. s01e01) et infirmière qui prend alors en charge Mikkel…
Le garçon, un peu déboussolé (on le serait à moins) fini par lui confier qu’il « vient du futur »…avant de s’enfuir par la fenêtre…
Personnellement, c’est pas le genre de chose que j’aurais oublié et, d’ailleurs - en gardant en tête qu’Ines, en 2019, est en possession de la lettre de suicide de son fils dont l’importance est plus que mise en avant dans le cadre du mystère entourant « Winden » - je ne pense pas qu’Ines ait jamais oublié non plus…
Cela fait d’elle la seule personne dont je peux réellement affirmer qu’elle a une notion de la nature surnaturelle de certains évènements de sa vie.
Mikkel termine ses pérégrinations de la journée dans la grotte, espérant sans doute pouvoir retourner…et, alors que le gamin semble fouiller l’endroit comme s’il pensait trouver une porte qui le ramènerait en 2019 ; toujours en « split screen » on est témoin, dans le présent, des tentatives non moins désespérées de son père d’ouvrir…une porte…dans cette même grotte, de son côté convaincu que son fils se trouve derrière.
Les deux choses semblent se passer au même moment, comme si le père et le fils partageait le même « espace » (ils peuvent s’entendre) mais pas le même « temps » ; Comme s’ils leur suffisaient de percer une fine membrane invisible pour se retrouver face à face. (Par ailleurs, le « split screen » donne une impression de miroir qui renvoi un peu au générique)

Tout ceci étant dit, impossible ne pas parler des possibilités qu’offre ce retour dans le passé.
Le procédé est (ou, plutôt, devient) éculé, mais bien mené, il est tout simplement passionnant !
En nous donnant tout de suite (et j’ajouterais le plus clairement possible au vu du nombre de personnage) le « qui est qui », les showrunners prennent le parti de nous emmener dans une exploration des personnes, de leur trauma, de leur rêves et au final, de leurs échecs…Et c’est avec impatience que j’attends la suite : difficile de ne pas voir, par exemple, Ulrich autrement quand on constate à quel point il désirait quitter la ville… ou de ne pas être attristé par le parcours de Regina (qui tient l’hôtel un peu glauque en 2019), en la voyant se scarifier ; apparemment en train de suffoquer sous la coupe d’une mère qui semble pourtant être un modèle de réussite…
Ce qui m’a le plus surpris, c’est que le groupe d’amis de 2019 (Jonas, Martha, Magnus, Bartosz plus celle qui va en faire partie par la force des choses, Franziska) sont bien plus lié que je ne l’avait supposé. Cette intrication prend ses racines en 1986, où, du plus simple -on décèle dans les interactions entre Hannah et Ulrich les prémisses de leur future romance interdite ; au plus compliqué -il y a entre leurs familles un intense jeu de chaise musicale entre les postes clés des endroits importants de la ville – le commissariat et la centrale nucléaire ; on sent plus que jamais que leur destin est lié depuis longtemps…

Comme je le remarquais à un moment dans mes notes : « Qué bourdel ! » (mais c’est un beau bourdel, hein ! Organisé tout bien comme il faut !)

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