Ceux qui, comme moi, sont dans la fleur de l’âge s’en rappelleront : l’an 2000 a célébré l’arrivée d’une nouvelle ère télévisuelle.
Une ère qui voulait amener la télévision à un nouveau standard de qualité, tant scénaristiquement que visuellement ; un niveau d’exigence et de moyen qui comblerait l’écart entre le petit et le grand écran. Cet effort a été rendu possible en grande partie par l’avènement des chaines câblées (‘HBO’ En tête) qui ont entrainé dans leur sillage tout le paysage audiovisuel et a complètement révolutionné la manière dont nous consommons les histoires.
On a appelé cette ère « l’âge d’or » de la télévision et il a vu des séries toutes plus iconiques les unes que les autres voir le jour. On parle ici d’une télévision qui était pensée comme un objet d’art, destinée à être uniquement appréciée par les esthètes, qui arborait fièrement une étiquette ‘Premium’. (Des séries comme ‘Soprano’ ‘The wire’ ou ‘Six feet under’, incidemment toutes produites par ‘HBO’, en sont le porte-drapeau). C’était une époque où seules quelques séries par an devenaient mondialement connues, et elles sont directement responsables du succès des ‘chaines à payage’. Imaginez, c’était avant ‘Netflix’ !
J’ai vécu cette période en tant que spectateur et je peux vous dire que ça a été un sacré voyage : voilà maintenant presque 20 ans que je suis assidument ce qui se passe sur le petit écran et j’étais bien en peine d’imaginer la pléthore d’histoires et de mondes aussi divers que variés qui verraient le jour dans ce laps de temps...
Mais pourquoi diable est-ce que je vous parle de tout cela ?
Parce que cette machinerie a tellement bien mouliné qu’elle s’est retrouvée à court de carburant, et que cela fait déjà quelques années que Mr Streamy s’est vu obligé d’avoir recours aux ‘reboots’ (voir au ‘soft-reboots’) et autres ‘revivals’ !
(On pensera ce que l’on veut de cette tendance aux allures d’aveux de perte totale d’imagination, mais cela ne change pas le fait qu’elle continuera de nous être imposée encore quelques années au moins...Je ne vois donc pas l’utilité de pleurnicher sur 3 pages…)
Ce qui m’amène au sujet de cette criTiQue : les ‘4400’
Les ‘4400’ est une des premières séries (la toute première était ‘Taken’ avec une toute jeune Dakota Fanning) que j’ai pu voir quand, enfin, j’ai eu les moyens de me payer une chaine payante (BETV pour ne pas la nommer) et c’est avec une certaine nostalgie, une impression particulière de boucler une boucle que je me suis plongé dans son ‘reboot’ hier soir.
J’ai tenté de la regarder sans penser à sa prédécesseur (qui, restons honnêtes, après 2 saisons de plus ou moins bonne facture est un peu partie en cacahuète) et je dois dire que j’ai bien été aidé par une prise de possession décidée de la showrunner qui n’a pas eu la prétention de cacher qu’on partait bien de la même histoire mais à quand même tenu à en faire la sienne.
Quelle est cette histoire ?
4400 personnes disparaissent sans laisser de trace. Quand ils réapparaissent en 2021 sans avoir vieilli, certains des décennies après avoir vraisemblablement quitté la surface de la terre, personne, (pas même eux) n’a aucune notion de ce qu’il leur est arrivé...Certains vont vite découvrir qu’ils sont revenus avec des pouvoirs spéciaux.
On part donc sensiblement sur les mêmes bases. Reste à savoir comment va se remplir ce puzzle aux contours similaires…
Mais avant de continuer, car il faut bien qu’on en parle (impossible de faire autrement, non ?) ; le casting est quasiment exclusivement composé d’acteur et actrice Afro-américain(e)s.
Eeeeeet, maintenant, LA question CAPITALE du moment !
Alors…‘Woke’ ou pas ‘Woke’ ?
Si si, je vous assure que c’est important pour tout un tas de personnes !
...Mais pas pour moi, désolé…
Je m’en tamponne carrément le coquillage, je n’ai pas envie d’avoir ce débat ici, d’argumenter pour ou contre la portée du message qui est hypothétiquement lancé avec cet ensemble de personne de couleur et, si c’est votre came, je vous invite donc à aller lire les noooooooombreux autres articles/critiques/billets où la question est débattue.
La série ne semble pas (en tout cas pas dans les deux premiers épisodes) en faire un cheval de bataille scénaristique et à moins que cela ne change, je ne vois pas l’intérêt d’en parler plus longtemps…
Les commentaires sociaux sont toutefois devenus inévitables dans une série et j’espère d’autant plus qu’ils ne deviendront pas un gimmick ici (comme, par exemple, les bracelets moniteurs aux chevilles des ‘réapparus’ qui est une image forte mais facile)
Avec autant de personnages potentiels (4400 personnages, c’est beaucoup) il nous faut des points de focalisation...Et quoi de plus universel qu’une famille déchirée ?
C’était déjà le cas avec la version précédente, où le neveu (ou son fils, je ne sais plus) du protagoniste principal (Joël Gretsch, pour ne pas le nommer, qui était aussi incontournable à l’époque qu’il est invisible maintenant) avait disparu et son fils (ou son neveu, je ne suis toujours pas sûr et je n’ai décidément pas envie d’aller vérifier) était dans le coma depuis.
On suivait alors la série avec, comme point de vue initial, ceux qui étaient restés.
Premier changement donc, car dans cette version 2021 c’est le point de vue des disparus qui est adopté… Et cette inversion paye ! Elle fait que l’on ne regarde plus seulement un mystère : elle donne au show un sentiment d’urgence et expose efficacement la pleine mesure de la confusion ressentie par ces gens qui font l’expérience d’un arrêt brutal de tout ce qui faisait leur vie.
Flashbacks et lente découverte de leurs nouveaux dons sont également au programme de ce qui semble se dessiner comme une exploration de personnages : tout le monde essaye de donner un sens à ce qui est arrivé et quand certains y voient l’opportunité de matérialiser leurs illusions de grandeur, d’autres essayent juste de reprendre leur existence là où ils l’ont laissée.
C’est principalement pour cette raison (la promesse d’une mise en abyme des protagonistes) que je continuerais de regarder les ‘4400’ ! Et si, d’aventure, ce portrait est une réussite ; on pourrait alors bien se retrouver face à une toute bonne série de SF (qui s’impose décidément comme LE genre en vogue en cette année 2021…)
1 commentaire:
Perso je l'ai trouve super woke mais c'est cool après divers soucis un casting totalement réduit ce qui est fort dommage ils sont 4400 et on vois toujours les même gus. Les liens qui se tisse entre les personnage des grosse ficelles. Mais par contre l’original était cool surtout sur le coté pouvoir des gens la franchement va manque Bonne critique
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