Salutations,
(Petite notice avant de commencer) Cette crItIquE de la quatrième saison de “Californication” a été écrite en deux parties : La première ayant été rédigée après avoir vu le premier épisode et la deuxième après avoir visionné la fin… (fin de la petite notice)
PREMIÈRE PARTIE :
Ça y est ! Cette fois ci, aucun retour en arrière n'est, raisonnablement, concevable : Hank Moody devra affronter les conséquences de sa partie de jambes en l'air musclée avec Mia.
Plus que jamais, notre homme est dans les cordes : En disgrâce totale auprès de sa famille, en passe d'être relégué au rang de paria, en réel danger de finir en prison...J'en passe et des meilleures...
Bien sûr, il peut toujours compter sur son ami Charlie mais le fidèle agent littéraire semble plus faire partie du problème que de la solution : Malgré les extrêmes réticences de Hank, il le convainc de retravailler l'adaptation cinématographique du roman (son roman) inspiré de son aventure d'un soir avec une gamine de 16 ans...pas vraiment le meilleur moyen de reprendre sa vie en mains...
Je disais ici (en substance) que "Californication" avait besoin d'arrêter de se regarder le nombril, de, enfin, faire évoluer son personnage en lui donnant une dimension supérieure sous peine de la voir, lentement mais sûrement, devenir une sorte de caricature vide de sens et d'intérêt...Message reçu ?
Je réserve mon jugement...Hank a mis trois ans pour terminer sa descente aux enfers émotionnelle (ce que je jugeai un chouia trop long) mais n'a pas encore, tout à fait, touché le fond.
Et si je réserve mon jugement, c'est parce que ce n'est qu'une fois qu'il tentera de se relever que l'on pourra juger de la qualité intrinsèque de la série.
Le moment est bientôt arrivé de récolter ce que les scénaristes ont semé...Est-ce qu'on se rappellera de "Californication" comme d'une série avec un personnage bien écrit qui, sous prétexte de montrer des, jolies paires de fesses, se fait sauter dessus toutes les trois secondes ou est-ce qu'on pourra se délecter de la cohérence et de l'inventivité du chemin parcouru par ce même personnage bien écrit le moment du clap de fin venu ? (en se rappelant, avec nostalgie, de toutes les jolies paires de fesses qu'on a vues)
Tel est l'enjeu de cette quatrième saison d'une série qui, rendons à Moody ce qui appartient à Moody, reste savoureuse et irrévérencieuse dans ses dialogues, et donc, loin d'être désagréable à regarder, au-delà du fait qu'il y ait toujours autant de femmes nues à voir (même si ça aide)...
DEUXIÈME PARTIE :
Comme j’aurais aimé pouvoir écrire que cette (troisième) tentative de garder à l’écran un personnage dont l’histoire est terminée depuis longtemps (la fin de la première saison, pour être plus précis) était inspirée, (im)pertinente et justifiée…
Malheureusement, cela aurait été mentir…Car, en fait, cette saison (la quatrième donc) était insipide, putassière et nombriliste…
Pourquoi tant de haine ? (me direz-vous) Que s’est-il passé ?
La réponse tient en un mot :
Rien.
Il ne se passe absolument rien au long de douze épisodes qui se traînent péniblement pour arriver à une conclusion aussi paresseuse que convenue.
Je pourrais me contenter de vous dire que le véritable enjeu de cette saison (le procès) a autant d’effet qu’une bombe non foutue d’exploser (Hank est condamné avec sursis…ouais, tout ça pour ça…) mais ce serait passer sous silence ce qui plombe vraiment la série :
En effet, aucune « story line » n’exprime plus clairement ce qui ne fonctionne plus dans le « show » que celle de Charlie :
Sa seule utilité, cette année, aura été de nous donner, entre deux bouffonneries dignes des frères Farrelly (il se coupe, par exemple, les burnes en se rasant), ce « toujours plus » de porno soft que Hank n’est plus capable de nous donner sans que cela passe pour ce que c’est vraiment : du cul aussi inutile que gratuit, une tentative de cacher le manque total d’intérêt des personnages secondaires…
Mais je me laisse encore emporter, je reformule :
Le seul but de Charlie cette saison est d’amener le total de ses partenaires sexuelles à un nombre à trois chiffres…Passant ainsi de situation affligeante en pseudo moment de lucidité, il finit par récupérer Marcy à la dernière minute sans aucune justification scénaristique ou logique (Ah si, elle lui révèle juste avant que l’enfant qu’elle attend est de lui).
Tant qu’on est sur le sujet (Marcy), la seule chose que les scénaristes lui aient épargnée, c’est de ne pas lui accrocher une pancarte autour du cou pour s’excuser de leur maladroit exercice de métafiction (Elle essaye de monter une série télé autour de sa vie qu’elle veut vendre à la chaîne « Showtime »…Je suppose que c’est un moyen comme un autre de solidifier sa relation avec celui dont on est sensé croire qu’il va supplanter Charlie mais cela semblait vraiment venir du fond de leur panier à idée…)
Je pourrais continuer (je vous fais grâce de la lassitude « passive/agressive » qui a constitué 90 % des scènes, toutes plus mal écrites les unes que les autres, de Karen) mais ces deux exemples sont, je pense, suffisamment représentatif du vide sidéral qu’il y a autour de Hank (avec la possible exception de Becca qui continue d’essayer de trouver sa voie dans ce merdier…C’est légèrement cliché mais cela reste cohérent).
Justement, et notre brave Mr Moody dans tout cela ?
Rien grand-chose à en dire, il essaye vaguement de faire pénitence entre deux coups tirés à gauche et une arrestation à droite mais on voit que le cœur n’y est plus…
Il semble meubler le temps du mieux qu’il peut en attendant son procès et ce n’est, malheureusement, pas toujours passionnant (au contraire). Néanmoins, je n’ai pas constaté de réelle fausse note dans le chef de son personnage (si on excepte l’énorme fiasco de sa « fausse » tentative de suicide).
Ceci étant dit, personnellement, j’ai suivi avec intérêt (et même du plaisir) le développement de sa relation avec Abby(jouée par la sublime Carlo Gugino, dont la classe et le sex-appeal font passer toutes les starlettes de la série qui sont obligées de montrer leurs seins pour exister dans l’histoire pour des vulgaires actrices de porno « gonzo ») …J’irai jusqu’à dire que la pudeur des sentiments de l’avocate et la gouaille avec laquelle elle est capable de répondre à Moody fait d’elle le seul personnage réellement bien écrit, la seule bonne surprise de cette année…Je suis sincèrement désolé que son personnage en reste là…
Désolé mais pas étonné, il est maintenant clair que le but n’est pas d’amener Hank quelque part (émotionnellement parlant) mais juste de le garder en position de sauter tout ce qui a une fente et qui respire, de le garder dans un immobilisme aussi sulfureux qu’il est ennuyeux…
Ce n’est pas la conclusion que viendra me contredire et ce malgré le fait que les chemins de Moody et Karen semblent (je dis bien « semblent ») se séparer avec, à l’appui, un clin d’œil raté à la première saison et Hank qui prend la tangente au soleil couchant…
Je sais que j’avais déclaré dans la première partie de ma crItIquE que la série avait besoin d’un changement mais j’avais autre chose en tête que ce statut-Co déguisé en tentative maladroite de « relancer » le personnage…Jusqu’à preuve du contraire changement d’endroit n’est pas, ipso facto, équivalent à changement de direction et je suis maintenant certain que bien qu’Hank retourne à la « Grosse Pomme » pour la cinquième saison (c’est maintenant officiel), il ne fera guère autre chose que de continuer à « Californiquer ».
Cette annonce a constitué pour moi la preuve irréfutable que les producteurs (désolé de le dire, mais je compte Duchovny dans le tas) ont décidé d’abandonner toutes les apparences : tant que Hank Moody continuera de faire bander, ils continueront à le branler jusqu’à ce qu’il éjacule du sang…
Pourquoi se gêner ? Pourquoi ne pas, carrément, le franchiser ?
Hank pourrait changer de ville chaque année, cela donnerait l’illusion de « fraîcheur » désirée tout en leur donnant le loisir de ne pas, réellement, changer une recette qui rapporte… (Et pour bien marquer sa différence avec la dernière, cette nouvelle franchise devrait changer de nom. Je propose « Applelisation »)
Après tout, depuis le » Gendarme de Saint-Tropez », le concept n’a cessé de faire ses preuves, non ?
Les producteurs ne seront pas les seuls à se frotter les mains : les « Red Hot Chili Peppers » vont, enfin, récupérer l’exclusivité et la « coolatittude » qui allait de pair avec le néologisme « Californication »…
Je n’ai jamais cru que je me ferai le défenseur du vénal procès que le groupe avait fait au « show » mais s’il devait n’y en avoir qu’un pour garder le nom, force est de constater que la chanson a réussi à conserver son intégrité et sa pertinente contestation, tandis que la série a fini par se vautrer dans la complaisance de ce qu’elle dénonçait avec brio…
En vous remerciant, bonsoir !