criTiQue 0032 : Coucher de Soleil

 

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Salutations,

 

J'avais déjà pointé l'évidence dans une crItIquE précédente : Peu importe sa qualité, imposer une comédie sur la durée est aussi facile que de se retrouver face à Scarlett Johansson (notez que, pour étoffer la métaphore, il faut déjà y parvenir...) avec la ferme intention de l'inviter au restaurant...pas besoin de préciser que les chances de succès sont, au mieux, extrêmement minces...

La plupart du temps, cette loi de la jungle ne fait pas de dégâts très regrettables, toutefois, fatalement (c'est une question de probabilité), il arrive toujours un moment où un véritable gâchis se produit...D'ailleurs, tant qu'on est sur le sujet, même si ce n'est plus la peine de retourner le couteau dans la plaie, ce serait ajouter l'insulte à la blessure que de ne pas mentionner la véritable tragédie que représentait l'annulation de "Arrested Development" avant d'en venir à l'objet de ce billet...(Voilà qui est fait)

Passons maintenant au sujet qui nous occupe, j'ai nommé "Mr Sunshine" : La dernière victime en date d'une mise à mort glaciale, faute de rendement audimétrique sans aucune considération pour sa valeur intrinsèque.

 

Evidemment, c'est une question de point de vue mais, en ce qui me concerne, la série avait le potentiel nécessaire pour rester à l'antenne (ou, à tout le moins, recevoir une deuxième session).

Tout d'abord, l'idée de base est, je trouve, excellente : Ben Donovan est le manager d'une salle de 30000 sièges (la "Sunshine Arena") et nous le suivons dans ses tentatives de faire tourner les rouage de sa "machine" sans anicroche...De fait, je n'ai pas eu besoin des neuf épisodes qui constituent la première et unique saison où Ben devait naviguer entre les animaux de cirque, les Schtroumfs sur glace, le foot américain en lingerie et les concerts du dernier pré-pubère à la mode pour me rendre compte que cette prémices était une manne scénaristique sans fond.

 

Deuxième atout du show (sans aucun doute le maître atout) : Ben Donovan est joué par le malheureusement trop rare Matthew Perry (Le "Chandler Bing" de "Friends"). Son Timing comique inégalé, son exubérance contrôlée et la névrose sociale qu'il arrive à insuffler dans ses compositions font de lui un des acteurs les plus désopilants, aussi bien du petit, que du grand écran ; sa prestation sans faille dans le rôle-titre justifie à elle seule que l'on s'intéresse à ses aventures rocambolesques.

Néanmoins, Perry n'est pas le seul à contribuer au charme de la série, en effet, au-delà de personnages secondaires un peu plus anecdotiques (quoique loin d'être mal écrits), Allison Janney fait, du personnage de la propriétaire des lieux, un patron aussi irrévérencieux et outrancier (pour ne pas dire quelquefois franchement effrayant d'égoïsme décalé) qu'imprévisible ; elle constitue une valeur ajoutée loin d'être négligeable...En parlant de valeur ajoutée, je m'en voudrais de ne pas mentionner les apparitions ponctuelles de Jorge Garcia ("Hurley" dans "Lost") qui nous gratifie de performances tout simplement jouïssives...

 

Je vais m'arrêter là, je pense que vous avez compris : J'étais conquis...

Pour autant, je ne voudrais pas jouer le critique effarouché...Le dernier "bébé" de "Chandler" (L'idée de départ est sienne) avait peu de chance de réussir : le concept avait beau être prometteur ; il était loin d'être aussi fédérateur que, par exemple, celui de "How I met your Mother". L'identification aux personnages et la projection dans leurs mésaventures étant prépondérante dans la quête d'une audience, l'arrêt de "Mr Sunshine" n'est pas une réelle surprise...En fait, ce serait même étonnant que le public francophone ait l'opportunité de pouvoir faire sa connaissance...

Dans cette optique, cela me paraissait être le minimum d'apporter ma (très) modeste contribution aux hommages que mérite cette histoire aussi engageante et plaisante à suivre qu'elle est drôle et inventive.

 

En vous remerciant, bonsoir !

criTiQue 0031 : Mon père, ce héros

 

Shit-my-Dad-Says

Salutations,

 

Après des décennies de bons et (dé)loyaux services, il semblerait que « Le Rêve Américain » ait bel et bien décidé de passer sa retraite sur internet.

La multiplication des cas de glorifications de quidam dont le seul talent est de savoir utiliser un ordinateur ne laisse plus de place au doute : Le miracle de la « success story » version 21ème siècle est numérique…Et donc, même si le « Cyber Bol » est indispensable, de nos jours, il faut être capable de provoquer le « Destin.com »

 

Prenez Justin Alpern.

Scénariste sans emploi fixe et bloggeur à ses heures perdues (il écrivait tout de même pour le compte du magazine « Maxim ») qui, par facilité, se force à faire un petit retour à la case « maison des parents ».

Ce séjour va changer sa « vie virtuelle » (pour un temps, à tout le moins)

Il lui vient à l’esprit que ce serait « cool » de garder une trace des déclarations au goût douteux de son paternel...Car il se trouve que ce monsieur a un avis très personnel et une philosophie bien à lui sur tout un tas de choses...Rien d’exceptionnel jusque là, vous en conviendrez, nous avons tous ce genre de personne dans notre entourage. Néanmoins, c’est à ce moment que le « Destin.com » intervient : Au lieu de compiler les commentaires sarcastico-réactionnaires de son papounet à l’aide d’un bête traitement de texte, Alpern décide de les piéger pour la postérité sur la « Toile ».

Il ouvre un compte « Twitter » à cet effet et son « Cyber Bol » fera le reste : Ce sont bientôt deux millions de personnes qui viennent s’abreuver de la sagesse du « Père Alpern »…

Un tel engouement populaire ne pouvait manquer d’attiser les convoitises et, en moins de temps qu’il ne faut pour le dire, voilà notre bloggeur à la petite semaine propulsé auteur à succès (le livre tiré des répliques spirituelles de son vieux se vend comme des petites clés USB) et, tout aussi vite, il devient le Co-scénariste, Co-producteur d’une série inspirée de son « Miracle Numérique »…Elle n’est pas belle la « wwwie » ?

Voilà pour le décor, venons-en aux deux questions que pose ce « Compte » de fée :

 

Est-ce que cette « Success Story » cachait en elle une bonne « sitcom » ? (et la question subsidiaire) Est-ce qu’un personnage haut en couleur comme on en rencontre parfois dans la « Vrai Vie » donne, ipso facto,  un bon personnage télé ?

Pas la peine de ménager le suspense, ma réponse (aux deux questions) est :

Oui (Cela en avait le potentiel) mais…Non (cela n’est pas le cas)

Etayons dans le mauvais ordre, voulez-vous ?

 

Il m’est vite apparu évident que « Ed Goodson » (le personnage du père) avait tout pour devenir culte, tant ses reparties délicieusement irrévérencieuses sont, effectivement, un matériel scénaristique aussi jouissif que corrosif...Malheureusement, là où « Seinfeld » et son fameux « No hugging, no learning » (pas de câlin, pas de leçon) refusait toute concession au « Politiquement Correct « , Ed Goodson est empoisonné avec l’eau de rose utilisée à la faveur des nombreuses tentatives de montrer que, au fond, il n’est pas un méchant…
Ces amers manques de courage m’ont invariablement laissé un désagréable arrière goût de guimauve dans la bouche et j’ai plusieurs fois dû déplorer la perte d’un bon épisode, irrémédiablement gâché par l’incapacité des producteurs de se résoudre au fait que Ed ne pouvait pas plaire à tout le monde…Le personnage est bon…il aurait pu être exceptionnel si les décideurs avaient eu les couilles de faire de lui l’incorruptible asocial qu’ils ont essayé de nous vendre au début...

C’est d’autant plus dommage que l’interprétation de William Shatner est authentiquement savoureuse et c’est souvent avec peine que je le regardais faire un grand écart entre sarcasme et fragilité aussi parfaitement exécuté qu’il était inutile et forcé (scénaristiquement)

 

Quant à la série en elle-même, dès le départ, elle est plombée par la sur-écriture de dialogues où les mécanismes de placement du « bon mot » et de la répartie décalée sont bien trop visibles (ou audibles devrais-je dire). Cela se traduit par un manque de fluidité dans les échanges qui empêche l’illusion d’assister à une véritable conversation d’opérer.

De plus, rapidement, le personnage du fils commence à disparaître à l’arrière plan, finissant par donner l’impression de n’être qu’un vulgaire personnage secondaire. Cette discrétion de plus en plus flagrante est particulièrement dommageable pour la qualité générale de l’ensemble car c’est la dynamique père-fils, l’antagonisme de leurs caractères et de leur façon d’affronter la vie qui, pour ma part, faisait la richesse et l’intérêt de cette adaptation.

 

Malgré tout cela (ou peut-être à cause de tout cela…Les goûts et les lubies du public américain restent, la plupart du temps, aussi incompréhensibles à mes yeux que certaines décisions des chaînes de télé qu’il regardent), la série avait trouvé un public (dix millions de personnes en moyenne, ce n’est tout de même pas négligeable) et j’ai été étonné de découvrir (pas plus tard qu’il y a quelques jours) que « CBS » (la Chaîne) ne reconduirait pas « Shit ! My dad says ».

Cela ne représente pas un drame, ni pour moi, ni pour la télévision et si vous n’avez jamais l’occasion de vous délecter de la mauvaise foi d’Ed Goodson, vous ne raterez rien d’inoubliable…Mais, dans le cas contraire, peut-être tomberez-vous d’accord avec moi :

On est passé à côté de quelque chose de grand…

 

En vous remerciant, bonsoir !

criTiQue 0030 : Même pas cap'

 

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Salutations,

 

C'est bizarre mais la pertinence d'arrêter la moribonde « Heroes » (dont la dernière saison traitait d'un leader de cirque itinérant voulant...euh...enfin ce n'était pas être pas clair mais il voulait le faire !) pour la remplacer quelques mois plus tard par une série sur un homme qui est entraîné par...une troupe de cirque itinérant à devenir « The Cape » (une sorte de super héros masqué inconnu chez nous) ne m'a pas sauté aux yeux immédiatement...Allez savoir pourquoi...

Je n'aime pourtant pas colporter des rumeurs mais ce n'est pas le buzz plus que mitigé qui a accompagné l'arrivée de la série qui m'a poussé à donner plus de latitude à « La Cape » (ne me demandez pas pourquoi mais je trouve que ça le fait déjà moins en français...imaginez : "Prenez Garde, je suis « La Cape »...bref)

 

Tout cela pour dire que c'est sans doute parce que j'en attendais si peu que je me suis beaucoup amusé à regarder les deux premiers épisodes (qui forment le « pilote ») de « The Cape ».

Bon, ce n'est peut-être pas subtil (les méchants sont très très vilains, les gentils très très courageux, le blanc est blanc, le noir...enfin vous voyez ce que je veux dire) mais, à mon avis, ce n'est pas vraiment (ou en tout cas, rarement) la vocation d'un média traitant d'un super justicier d'être tout en nuance sur le bien et le mal...Si vous ne pouvez pas dépasser cet état de fait, passez votre chemin : "La Cape" vous filera trop de frissons (et pas dans un bon sens).

Si, par contre, vous avez un tant soit peu d'affinité pour le genre, tous les ingrédients sont là (un méchant très très vilain, un gentil...non, ça, je l'ai déjà dit).

 

Laissez-moi vous résumer l'intrigue : (utilisons un langage « comic-book » pour le dire)

Rien ne va plus dans la mégapole (fictive) de « Palm city » : la corruption et la violence gangrène la ville.

Un terroriste se faisant appeler « Chess » (« Echec »...Je veux dire le jeu d'échecs) semble déterminé à faire régner le chaos, créant un sentiment de peur sans précédent pour les citoyens. C'est dans ce climat de suspicion général que « ARK », une multinationale tentaculaire, propose de privatiser la police avec la promesse de sécuriser la ville et d'éradiquer la corruption.

Alors qu'il est sur le point de découvrir que « ARK » est impliqué dans des activités de trafic d'armes dangereuses, notre (futur) (super)héros, un flic intègre, Vince Faraday, est accusé à tort d'être « Chess » et laissé pour mort dans une explosion.

Recueilli par une troupe de cirque itinérante, il reviendra sous les traits de « The Cape ».

Ai-je vraiment besoin d'en dire plus ? (j'imagine que vous comprenez mieux mes réticences maintenant)

Ne laissez pas cette affligeante prémices vous influencer (trop) négativement, je me répète, si tant est que le genre est votre tasse de thé, il y a une bonne chance pour que la série soit à votre goût :

La « transformation » de Vince en « The Cape » fonctionne bien, prenant place rapidement sans, pour autant, être bâclée et laisse de la place pour établir, plus ou moins correctement, les protagonistes et leurs motivations.

Le cœur et l'âme de l'intrigue se situant dans la relation que Faraday entretient avec son fils (qui est fan de la BD « The Cape »), les scénaristes ont eu le bon goût de s'appliquer à faire de leurs moments ensemble à l'écran une relative réussite.

Mais que ce serait un (Super) héros sans son « Ennemi Juré », son Némésis ?

Je ne peux qu'applaudir avec enthousiasme la décision de choisir James Frain dans le rôle de "Chess".

(On l'avait déjà vu dans « Californication » ou encore dans le rôle de « Franklin » : Le vampire pas tout seul dans sa tête de « True Blood »). Ce type a tout simplement (passez-moi l'expression) « la gueule de l'emploi ». Sa présence en elle-même inspire le malaise et, pour un tel personnage, son jeu suffisamment contrôlé pour être adéquatement...euh...exubérant sans tomber (trop) dans la caricature.

 

C'est donc avec des plus longs gants que d'habitude que je vous conseille « The Cape » : Les acteurs ne sont pas toujours à la hauteur, les dialogues quelques fois franchement mauvais (quoique drôles au second degré) et le manichéisme un peu trop appuyé mais elle a, indéniablement, du potentiel...Je suis donc enclin à laisser du temps à la série de bien trouver son rythme de croisière et, tout simplement, lui laisser une chance de montrer ce qu'elle a réellement dans le ventre...(Je vous invite à faire de même)

 

En vous remerciant, bonsoir !

 

PS1 : L’heure du bilan venue, j’ai été obligé de reconnaître que mon enthousiasme, aussi relatif fut-il, a fait long feu : Le concept « cartoonesque » des « méchants » était une réelle bonne idée et, de ce côté-là, la série est restée inventive et  agréable à suivre…Malheureusement, le reste n’a pas suivi :

Les inconsistances scénaristiques se sont multipliées, les dialogues, loin de s’améliorer, versaient de plus en plus souvent dans le ridicule et certains acteurs n’étaient décidément pas à la hauteur…Une fois n’est pas coutume, je ne trouve rien à redire sur la décision prise par « NBC » d’arrêter les aventures télévisuelles de « La Cape »…

 

PS2 : Même si, cette fois-ci (comme je le disais plus haut), c’est totalement justifié, la belle Summer Glau n’a décidément pas de chance : Après «Les Chroniques de Sarah Connor » et « Dollhouse » c’est la troisième fois consécutive qu’une série où elle fait du bon travail est annulée…

criTiQue 0029 : Perfection(et autres vices)

 

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Salutations,

 

« Boardwalk Empire » : Série au budget pharaonique (l’épisode « pilote » est le plus cher de l’histoire de la télévision) dont l’intrigue se déroule à la période de la prohibition.

Dirigée, coécrite et coproduite par Terrence Winter (qui faisait le même boulot sur une petite série qui s’appelait « Les Sopranos »), coproduite et coréalisée par Tim Van Patten (déjà responsable d’un formidable travail sur « The Pacific »), coproduite par Martin Scorsese (qui s’est, aussi, chargé de mettre en scène le « pilote »), avec Steve Buscemi dans le rôle principal et…Je peux m’arrêter là ?

 

Vous l’aurez compris, avant même de regarder la série, on se sent (presque) obligé de l’aimer…Traitez-moi de snob si vous voulez mais, à la fin, je n’ai pu m’empêcher de penser : « Oui…ok…d’accord…et après ? »

Je pourrais vous dire que la trame manque de « focalisation », que les différentes intrigues semblent parfois dériver sans but, ni finalité…Cependant, ce serait passer sous silence ce qui plombe réellement le « show »…

« BE » est une série au décor et au réalisme historique époustouflants, à l’interprétation superbement juste (particulièrement dans le chef de Buscemi), filmée avec brio et écrite avec talent…Néanmoins, elle ne me laissera pas un souvenir impérissable : Je ne me suis pas ennuyé une seule seconde mais il manquait ce petit quelque chose qui fait d’une série un moment inoubliable, ce petit truc pour que l’histoire me « possède ».

La mécanique était bien huilée, chaque rouage était contrôlé par une sommité en la matière et la machine fonctionnait bel et bien à merveille…Pourtant, elle semblait dénuée de vie, comme écrasée par son propre poids,  par l’accumulation de tant de perfection…Une perfection qui ne laisse pas à l’ensemble la place nécessaire pour respirer, pour grandir.

La barre est placée tellement haut que la série en perd la faculté de faire réfléchir, d’interpeler, de nous faire sentir impliqué dans la vie des personnages.

Même la réflexion globale de l’histoire sur le « bien » et le « mal » (qui se résume à : Il n’y a pas que l’appât du gain, la soif de pouvoir et l’envie de sexe, nos mauvaises actions, comme nos bonnes, sont aussi une question de circonstances, de hasard et d’actes manqués), bien que non dénuée de pertinence dans le contexte général de l’histoire et du cheminement du personnage principal, m’a, néanmoins, semblé être enfoncée dans la gorge plutôt que délicatement mise dans la bouche…

Oui, j’ai passé un bon moment, oui, j’ai regardé chacun des douze épisodes avec un intérêt et un respect qui n’ont jamais faiblis MAIS, non, la série ne me manquera pas ET non, je n’attends pas avec une impatience incontrôlable la suite de l’histoire de « Nucky » Thompson.

 

Est-ce que je vous déconseille « Boardwalk Empire » ?

Loin, très loin de moi cette idée…Regardez-le, dévorez-le même…C’est juste qu’il ne faut pas vous attendre à vous sentir rassasié à la fin…

A bon entendeur.

 

En vous remerciant, bonsoir !

criTiQue 0028 : Rosbif au ketchup

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Salutations,

C'est sans aucun doute l'entreprise la plus ardue dans la sphère de Mr Hollywood : Réussir à imposer une série humoristique sur la durée (ou même plus d'une saison).
David Crane, non content d'avoir réussi non pas une mais bien deux fois ("Dream on" et "Friends"), semble décidé à tenter la passe de trois avec "Episodes"

C'est l'histoire d'un couple marié : Beverly et Sean Lincoln, qui sont Co-créateurs et Co-scénaristes d'une série à grand succès en Grande-Bretagne. Au soir de la réception d'un énième "BAFTA" ("7 d'or" en Angleterre), ils reçoivent une proposition alléchante : Chapeauter le remake américain de leur série...La promesse de plein pouvoirs créatifs et autres avantages financiers ont raison de la résistance du binôme.
Cette garantie de contrôle total s'évaporera sous le soleil californien et c'est un véritable cauchemar artistique et relationnel qui attend nos émigrés…
Point culminant de leurs désillusions : L'acteur principal de leur série (Richard Griffith) est refusé après une humiliante audition et le studio décide d'engager Matt Leblanc (lire "Leblank")...nul autre que le "Joseph Francis Tribiani" de "Friends" qui, évidemment, tant physiquement que qualitativement est loin d'être fait pour le rôle.

Je vais le dire tout de suite, la série à beau être drôle, originale, bien écrite et bien interprétée, elle a tout simplement très peu de chance d'aller au delà des 7 épisodes prévu car le comique de situation repose beaucoup sur le "clash" sociologique (entre autres différences) entre Britanniques et Américains (en tout cas, dans les deux premiers épisodes). Il y a bien quelques moments savoureux procuré par un Matt Leblanc (qui joue donc son propre rôle) se caricaturant à merveille, ou encore le président de la chaine qui engage notre malheureux couple mais je crains fort que cela ne suffise pas...Comme on dit dans ces cas là : ça passe ou ça casse !
Que la force soit avec eux...

En vous remerciant, bonsoir !


PS : Les différents « networks » n’ont pas été tendre cette année et beaucoup de séries sont passées à la trappe (on en reparlera) mais, contrairement à ce que je présentais, cela n’a pas été le cas d’« Episodes »… (Il y a déjà un certain temps que j’avais attiré votre attention sur le fait que mon pessimisme avait été démenti)
Ceci étant dit, sachant qu’il y a quelques mois déjà que cette crItIquE traine dans ma clé USB, un petit « addendum crItIquAtuM » s’impose :

Premièrement, ce serait faire preuve d’une forme de snobisme de ne pas insister sur la prestation quatre étoiles de Matt Leblanc qui va bien plus loin que la simple caricature dans la composition de son rôle. Ce comportement égoïste, malsain et détestable qu’il accepte d’associer à son nom démontre une profondeur de jeu et un courage qui, sans être véritablement insoupçonnés, sont une belle surprise.
Difficile, du reste, de ne pas faire une analogie avec son personnage : Au-delà du « guest-starring », il se révèle être un catalyseur essentiel dans les déboires de notre paire d’Anglais, agissant comme une sorte de révélateur des failles et des craquelures dans la façade de leur couple sans histoire…
Mais ce qui est réellement surprenant, c’est que la série, elle aussi, fait montre de bien plus de profondeur que je ne l’avais soupçonné…Bon, tout est relatif, on continue de parler d’une comédie, néanmoins, la série ne se dérobe pas face à la flétrissure morale du couple et le « show » recèle un ou deux moments de « noirceur » qui sont aussi saisissants (bien que cohérents) que bien exécutés…

C’est donc avec impatience et curiosité que je vais attendre la seconde saison de « Episodes » qui, sans révolutionner quoi que ce soit, restera une des belles surprises de 2011.

criTiQue 0027 : Faites entrer l'accusé...

 

hank

 

Salutations,

(Petite notice avant de commencer) Cette crItIquE de la quatrième saison de “Californication” a été écrite en deux parties : La première ayant été rédigée après avoir vu le premier épisode et la deuxième après avoir visionné la fin… (fin de la petite notice)

 

PREMIÈRE PARTIE :

Ça y est ! Cette fois ci, aucun retour en arrière n'est, raisonnablement, concevable : Hank Moody devra affronter les conséquences de sa partie de jambes en l'air musclée avec Mia.

Plus que jamais, notre homme est dans les cordes : En disgrâce totale auprès de sa famille, en passe d'être relégué au rang de paria, en réel danger de finir en prison...J'en passe et des meilleures...

Bien sûr, il peut toujours compter sur son ami Charlie mais le fidèle agent littéraire semble plus faire partie du problème que de la solution : Malgré les extrêmes réticences de Hank, il le convainc de retravailler l'adaptation cinématographique du roman (son roman) inspiré de son aventure d'un soir avec une gamine de 16 ans...pas vraiment le meilleur moyen de reprendre sa vie en mains...

 

Je disais ici (en substance) que "Californication" avait besoin d'arrêter de se regarder le nombril, de, enfin, faire évoluer son personnage en lui donnant une dimension supérieure sous peine de la voir, lentement mais sûrement, devenir une sorte de caricature vide de sens et d'intérêt...Message reçu ?

Je réserve mon jugement...Hank a mis trois ans pour terminer sa descente aux enfers émotionnelle (ce que je jugeai un chouia trop long) mais n'a pas encore, tout à fait, touché le fond.

Et si je réserve mon jugement, c'est parce que ce n'est qu'une fois qu'il tentera de se relever que l'on pourra juger de la qualité intrinsèque de la série.

Le moment est bientôt arrivé de récolter ce que les scénaristes ont semé...Est-ce qu'on se rappellera de "Californication" comme d'une série avec un personnage bien écrit qui, sous prétexte de montrer des, jolies paires de fesses, se fait sauter dessus toutes les trois secondes ou est-ce qu'on pourra se délecter de la cohérence et de l'inventivité du chemin parcouru par ce même personnage bien écrit le moment du clap de fin venu ? (en se rappelant, avec nostalgie, de toutes les jolies paires de fesses qu'on a vues)

 

Tel est l'enjeu de cette quatrième saison d'une série qui, rendons à Moody ce qui appartient à Moody, reste savoureuse et irrévérencieuse dans ses dialogues, et donc, loin d'être désagréable à regarder, au-delà du fait qu'il y ait toujours autant de femmes nues à voir (même si ça aide)...

 

 

DEUXIÈME PARTIE :

 

Comme j’aurais aimé pouvoir écrire que cette (troisième) tentative de garder à l’écran un personnage dont l’histoire est terminée depuis longtemps (la fin de la première saison, pour être plus précis) était inspirée, (im)pertinente et justifiée…

Malheureusement, cela aurait été mentir…Car, en fait, cette saison (la quatrième donc) était insipide, putassière et nombriliste…

Pourquoi tant de haine ? (me direz-vous) Que s’est-il passé ?

 

La réponse tient en un mot :

Rien.

Il ne se passe absolument rien au long de douze épisodes qui se traînent péniblement pour arriver à une conclusion aussi paresseuse que convenue.

 

Je pourrais me contenter de vous dire que le véritable enjeu de cette saison (le procès) a autant d’effet qu’une bombe non foutue d’exploser (Hank est condamné avec sursis…ouais, tout ça pour ça…) mais ce serait passer sous silence ce qui plombe vraiment la série :

En effet, aucune « story line » n’exprime plus clairement ce qui ne fonctionne plus dans le « show » que celle de Charlie :

Sa seule utilité, cette année, aura été de nous donner, entre deux bouffonneries dignes des frères Farrelly (il se coupe, par exemple, les burnes en se rasant), ce « toujours plus » de porno soft que Hank n’est plus capable de nous donner sans que cela passe pour ce que c’est vraiment : du cul aussi inutile que gratuit, une tentative de cacher le manque total d’intérêt des personnages secondaires…

 

Mais je me laisse encore emporter, je reformule :

Le seul but de Charlie cette saison est d’amener le total de ses partenaires sexuelles à un nombre à trois chiffres…Passant ainsi de situation affligeante en pseudo moment de lucidité, il finit par récupérer Marcy à la dernière minute sans aucune justification scénaristique ou logique (Ah si, elle lui révèle juste avant que l’enfant qu’elle attend est de lui).

Tant qu’on est sur le sujet (Marcy), la seule chose que les scénaristes lui aient épargnée, c’est de ne pas lui accrocher une pancarte autour du cou pour s’excuser de leur maladroit exercice de métafiction (Elle essaye de monter une série télé autour de sa vie qu’elle veut vendre à la chaîne « Showtime »…Je suppose que c’est un moyen comme un autre de solidifier sa relation avec celui dont on est sensé croire qu’il va supplanter Charlie mais cela semblait vraiment venir du fond de leur panier à idée…)

Je pourrais continuer (je vous fais grâce de la lassitude « passive/agressive » qui a constitué 90 % des scènes, toutes plus mal écrites les unes que les autres, de Karen) mais ces deux exemples sont, je pense, suffisamment représentatif du vide sidéral qu’il y a autour de Hank (avec la possible exception de Becca qui continue d’essayer de trouver sa voie dans ce merdier…C’est légèrement cliché mais cela reste cohérent).

Justement, et notre brave Mr Moody dans tout cela ?

Rien grand-chose à en dire, il essaye vaguement de faire pénitence entre deux coups tirés à gauche et une arrestation à droite mais on voit que le cœur n’y est plus…

Il semble meubler le temps du mieux qu’il peut en attendant son procès et ce n’est, malheureusement, pas toujours passionnant (au contraire). Néanmoins, je n’ai pas constaté de réelle fausse note dans le chef de son personnage (si on excepte l’énorme fiasco de sa « fausse » tentative de suicide).

Ceci étant dit, personnellement, j’ai suivi avec intérêt (et même du plaisir) le développement de sa relation avec Abby(jouée par la sublime Carlo Gugino, dont la classe et le sex-appeal font passer toutes les starlettes de la série qui sont obligées de montrer leurs seins pour exister dans l’histoire pour des vulgaires actrices de porno « gonzo ») …J’irai jusqu’à dire que la pudeur des sentiments de l’avocate et la gouaille avec laquelle elle est capable de répondre à Moody fait d’elle le seul personnage réellement bien écrit, la seule bonne surprise de cette année…Je suis sincèrement désolé que son personnage en reste là…

Désolé mais pas étonné, il est maintenant clair que le but n’est pas d’amener Hank quelque part (émotionnellement parlant) mais juste de le garder en position de sauter tout ce qui a une fente et qui respire, de le garder dans un immobilisme aussi sulfureux qu’il est ennuyeux…

Ce n’est pas la conclusion que viendra me contredire et ce malgré le fait que les chemins de Moody et Karen semblent (je dis bien « semblent ») se séparer avec, à l’appui, un clin d’œil raté à la première saison et Hank qui prend la tangente au soleil couchant…

Je sais que j’avais déclaré dans la première partie de ma crItIquE que la série avait besoin d’un changement mais j’avais autre chose en tête que ce statut-Co déguisé en tentative maladroite de « relancer » le personnage…Jusqu’à preuve du contraire changement d’endroit n’est pas, ipso facto, équivalent à changement de direction et je suis maintenant certain que bien qu’Hank retourne à la « Grosse Pomme » pour la cinquième saison (c’est maintenant officiel), il ne fera guère autre chose que de continuer à « Californiquer ».

 

Cette annonce a constitué pour moi la preuve irréfutable que les producteurs (désolé de le dire, mais je compte Duchovny dans le tas) ont décidé d’abandonner toutes les apparences : tant que Hank Moody continuera de faire bander, ils continueront à le branler jusqu’à ce qu’il éjacule du sang…

Pourquoi se gêner ? Pourquoi ne pas, carrément, le franchiser ?

Hank pourrait changer de ville chaque année, cela donnerait l’illusion de « fraîcheur » désirée tout en leur donnant le loisir de ne pas, réellement, changer une recette qui rapporte… (Et pour bien marquer sa différence avec la dernière, cette nouvelle franchise devrait changer de nom. Je propose « Applelisation »)

Après tout, depuis le » Gendarme de Saint-Tropez », le concept n’a cessé de faire ses preuves, non ?

Les producteurs ne seront pas les seuls à se frotter les mains : les « Red Hot Chili Peppers » vont, enfin, récupérer l’exclusivité et la « coolatittude » qui allait de pair avec le néologisme  « Californication »…

Je n’ai jamais cru que je me ferai le défenseur du vénal procès que le groupe avait fait au « show » mais s’il devait n’y en avoir qu’un pour garder le nom, force est de constater que la chanson a réussi à conserver son intégrité et sa pertinente contestation, tandis que la série a fini par se vautrer dans la complaisance de ce qu’elle dénonçait avec brio…

 

En vous remerciant, bonsoir !

criTiQue 0026 : l’amour du risque





Salutations,


La chose qui me frappe le plus en examinant mes souvenirs de cette cinquième saison de « Dexter », c’est l’incroyable densité et la variété de sentiments que la série examine et provoque…
Cette année encore, les scénaristes ont réussi des prouesses et si on ne peut pas, raisonnablement, dire que la claque du dernier épisode de la saison 4 a été surpassée, c’est tout de même un strict minimum de reconnaître que le niveau de qualité du « show » reste exceptionnellement élevé.

Je l’ai maintes fois répété (ici et ailleurs) : ce qui est le plus fascinant chez Dexter, c’est le voyage émotionnel qu’il a entrepris, ces routes sinueuses et insondées qu’il arpente à la recherche de son humanité…
Je recensais ici les précédentes tentatives de nouer des connections humaines que notre héros avait initiées et (pour rappel) la raison pour laquelle il échouait était, selon moi, le manque de discernement dont il faisait preuve en choisissant ses « alter ego ».
Cette constante change cette année et Dex va trouver en « Lumen », non seulement, une chance de rédemption (il se blâme pour la mort de Rita) mais, aussi, la chance de, enfin, tisser de véritables liens avec une personne profondément humaine.
Le chemin de la  guérison qu’ils parcourent ensemble, même s’il ne se termine pas beaucoup mieux (tout est relatif) qu’avec Rita offre, tout de même, à Dexter un cadeau inestimable : Quelqu’un de « Bon » l’a vu, vraiment vu, pour ce qu’il était et n’a pas détourné le regard…Mieux encore cette personne n’a pas été détruite par ce savoir…

Bien sûr, tous les ingrédients qui font de « Dexter » une série de grande qualité sont aussi au rendez-vous dans cette cinquième cuvée (suspense, rythme, richesse des intrigues, qualité des personnages principaux et secondaires, antagoniste crédible et dangereux, humour noir judicieusement placé…) mais ce qui lui donne ses lettres de noblesse c’est l’attention, le soin et la cohérence donnés au cheminement personnel de Dex.
Cette focalisation, menée de main de maître, a, depuis longtemps, propulsé le « show » dans une autre catégorie : celle des séries « cultes ».


En vous remerciant, bonsoir !





lluBiE 0006 : Mes amis, mes amours, mes emmerdes…

 

Mad Men 2

Salutations,

 

Bonne nouvelle ! Pas besoin de me prendre la tête pour vous expliquer ce qui fait de « Donald Draper » un des meilleurs personnages de l’histoire de la télévision : Tout est dans le générique de « Mad Men »…

Le plus fort c’est que ce n’était même pas l’intention des créateurs (qui, pour info, était de rendre hommage au générique d’ouverture de « La mort aux trousses » d’Alfred Hitchcock et au poster du film « Vertigo »…toujours de ce bon vieux Al)

Mais, en ce qui me concerne, il est impossible de ne pas voir une symbolique très forte dans ce chef d’œuvre graphique qui ouvre chaque épisode de la série…

En fait, celui-ci est tellement parlant (voir ci-dessous) que je suis presque gêné de vous imposer une explication à mon assertion :

 

Qui est « Don Draper » ? (Si vous n’avez jamais vu la série, sachez que cette question a, au minimum, un double sens…bref)

Donald Draper est le directeur créatif de l’agence de publicité « Sterling - Cooper » sur Madison Avenue.

Marié à une femme superbe (la sublissime January Jones) et aussi docile qu’une épouse des années soixante pouvait l’être, il a deux enfants (une fille et un garçon) et une grande maison dans la banlieue New-Yorkaise.

 

Voilà pour les apparences (référez-vous au début et, surtout, à la fin du générique)

Néanmoins, il devient très vite évident que notre homme n’est pas heureux.

Je ne fais pas, bien sûr, référence au whisky qu’il s’envoie généreusement dans le gosier à longueur de journée ou aux nombreuses aventures extraconjugales qu’il entretient, car ces comportements sont plutôt inhérents aux mœurs de l’époque…Je ne veux pas, non plus, parler de son passé apparemment mystérieux et trouble, ni même, encore, au fait qu’il semble souvent s’ennuyer de son travail…

Non tout ces signes extérieurs ne sont que des symptômes d’un mal-être plus profond et, au fur et à mesure que l’on avance dans l’intrigue, il devient évident que Don se sent prisonnier de sa vie, qu’il cherche une échappatoire, une raison de vibrer, d’exister.

Comprenez moi bien, il n’est pas, banalement, enfermé dans une quelconque prison dorée ; cette sensation qui le pousse à chercher, sans cesse et souvent en vain, « autre chose » il l’a portée en lui toute sa vie…

C’est un manque indéfinissable qui le ronge de l’intérieur et la véritable tragédie de son mal-être c’est justement qu’il est incapable de l’apaiser par ce qu’il est incapable de d’identifier sa nature. Son inaptitude à discerner l’origine de cette sensation semble le condamner à faire sans cesse les mêmes erreurs.

 

Ce qui nous ramène au générique, la plus belle description que l’on puisse donner de ce mal de vivre dont nous sommes témoins est, effectivement, que Don tombe.

C’est une chute vertigineuse et apparemment sans fin dans ce vide qu’il essaye par tous les moyens de combler en lui…

Il tombe jusqu'à ce qu’un fondu noir nous ramène à l’extérieur, aux apparences : Celle d’un homme qui contrôle la situation, fumant nonchalamment sa cigarette…Magistral !

Et donc, pendant quatre saisons nous regardons Draper se débattre pour reprendre le contrôle de sa vie, cherchant une cause à défendre, une femme à aimer, un sens à son travail…

Mais (je me répète), comme il n’arrive pas à déterminer la nature de son spleen, c’est souvent en essayant de changer le cap de son existence qu’il finit par retomber dans les mêmes travers, les mêmes angoisses.

 

De fait, j’ai beaucoup de mal à imaginer qu’il en ira autrement pour sa nouvelle tentative d’aventure conjugale car, précisément, le choix de sa futur épouse (au détriment d’une relation moins « facile » qui aurait pu, sur le long terme, lui apporter, à mon sens, la « guérison ») semble n’être rien de plus qu’une tentative désespérée, une énième tentative de combler ce manque qui le tourmente…

Réponse en 2012 avec la cinquième fournée de 12 épisodes d’une série qui, au-delà de son personnage principal, est d’une qualité qui la rend, à mes yeux, incontournable.

 

En vous remerciant, bonsoir !

 

 

 

PS : Jugez plutôt –>

 

 

criTiQue 0025 : Respecte l’étiquette !

 

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Salutations,

 

S’il y a bien un milieu qui ne lésine pas sur les possibilités de classements (comme j’en avais déjà fait la remarque ici) c’est le milieu musical…Et pourtant, si il y bien une paranoïa commune à tous les musiciens  plus ou moins (re)connus : c’est la peur de l’étiquetage…

De ce point de vue, personne (ou presque) n’est plus à plaindre que ce brave David Grohl : Non content d’être un « Ex-Nirvana » à vie, le pauvre bougre n’est jamais vraiment parvenu à se débarrasser de l’étiquette de « Batteur »…Et, pire encore, une troisième est venue s’incruster au dos de Dave : Celle de « Sympa »…Vous voyez ce que je veux dire… « Les « Foo Fighters » ? C’est sympa ! »

Dès que l’on s’aventure à parler d’autre chose que de ses performances derrière les fûts, voilà ce qu’on obtient : Les « Foo Fighters », c’est sympa !

Evidemment, pour quelqu’un dont le but avoué est de « prendre son pied », être plus apprécié que respecté n’est sans doute pas la fin du monde…Mais, en ce qui me concerne, au début, ce jugement réducteur ne rendait pas du tout hommage aux talents de l’homme, Car s’il y a bien une chose qui ressort de son premier album (qui était bien un album solo sorti sous le « pseudonyme » « Foo Fighters »), c’est que notre ami Dave en était pétri (de talents).

Possédant un sens inné de la mélodie et un goût prononcé pour les riffs ravageurs, Grohl avait réussi un « Home-run » dès son premier tour de batte et « Foo Fighters » (L’album sorti en 1995) reste pour moi une des plus belles lignes sur le testament du « Rock »…

« The Color and the Shape » (1997) musclait un peu plus le son mais avait su conserver une légèreté Pop qui en fait, encore aujourd’hui, un incontournable de la discographie des « FF ».

Quant à « There’s Nothing Left To Lose » (qui marquait, en 1999, l’arrivée de l’excellent batteur Taylor Hawkins), il reste pour moi, peut être pas le meilleur mais, en tout cas, une démonstration de ce que le groupe faisait de mieux…

Pourtant, jamais aucun de ces achèvements n’a  réussi à enlever l’étiquette de « Groupe sympa » qui s’était collée sur eux.

 

Et puis ?

Pour être honnête…plus rien grand-chose. Si on excepte l’inoffensif (et, tout compte fait, anecdotique, même s’il est…sympa) album acoustique qui constituait la deuxième partie de « In Your Honor » (2005), c’est un peu morne plaine : Quelques bombes par album et beaucoup de bruits entre deux…Enfin, restons corrects : Si on prend le meilleur de « One By One » (2002), d’ « In Your Honor » (toujours 2005, partie rock) et « Echo, Silence, Patience and Grace » (2007), nous avons là un album d’une dizaine de chansons d’excellente facture…

Malheureusement, il y a le bruit entre elles (Pour « One By One », Dave l’a carrément déclaré publiquement : Seules les quatre premières chansons sont dignes d’intérêt). En voulant « Prendre son pied » Grohl a oublié de garder la simplicité qui était depuis le départ son credo et sa force. Résultat, ses compos se noyaient souvent dans une surenchère sonore, en cherchant obstinément à structurer ses chansons en pente toujours plus abrupt qui devait culminer au refrain, il est souvent tombé dans une caricature qui a affligé son groupe d’une nouvelle étiquette, la pire (en ce qui me concerne) : « groupe de stade »…

 

Voilà où j’en étais au moment d’aborder « Wasting Light », le dernier effort en date (après une pause de quatre ans) des « FF ». Vendu à grand renfort de « retour aux sources » (il a été enregistré dans le garage de la famille Grohl, de manière complètement analogique avec Butch – le producteur de « Nevermind » - Vig derrière les manettes, a marqué le retour de Pat – Guitariste sur le tard de « Nirvana » - Smear et avec « Krist » - le Bassiste légendaire de « Nirvana » - Novoselic en guest sur une chanson) et après des mois de « buzz » autour du son « retrouvé » des « Foo », j’étais littéralement au bord de l’overdose promotionnelle…

Passant au-dessus de la nausée, je me lance dans la première écoute…Première constatation ? La production analogique crée une réelle différence et je dois concéder que la tonalité générale a un rendu plus « chaleureux »…

(Deuxième concession) Cela saute aux oreilles : Le hiatus du groupe leur a été profitable, ils reviennent avec une galette beaucoup plus équilibrée entre les hauts et les bas (les « hauts » restent hauts, voire très hauts mais les « bas » ne descendent, cette fois-ci, jamais en-dessous du « moyen »)…Mieux encore, au-delà des tubes évidents que la bande arrive toujours à placer, une ou deux plages font carrément office de surprise dans les territoires qu’elles explorent…

 

« Wasting Light » n’est peut-être pas un album exceptionnel mais il rend au groupe une certaine fraîcheur et fait office de bouffée d’oxygène dans le parcours des « FF »…

Et  si les étiquettes sont, par définition, réductive, celle de « Groupe Sympa » est celle qui va le mieux aux « Foo Fighters », ceci, pour la simple et bonne raison qu’ils ont, pour moi, réussi à en gommer la connotation négative…

 

En vous remerciant, bonsoir !

criTiQue 0024 : Et la lumière fut…

 

TV_on_the_Radio

 

Salutations,

 

J'ai beau chercher, il m'est apparemment impossible de parler de "TV on the Radio" en terme négatif...D’ailleurs, il semble que je ne sois pas le seul : Dès la sortie de leur premier LP, l'autoproduit "OK Calculator" (dont le nom, ai-je vraiment besoin de le préciser, fait référence à "OK Computer"), ils ont gagné un respect aussi unanime qu'inconditionnel et une fois n'est pas coutume, cette dévotion me paraît donc fondée.

Fondée, car, au delà du prosaïque "J'aime/J'aime pas"  dont on peut se servir pour mesurer son enthousiasme pour leurs albums, il est difficile de ne pas être impressionné par la maîtrise des New-Yorkais : Brassant un nombre incroyable de genres, de styles et d'influences avec une cohérence et un talent hors du commun, ils restituent un patchwork génialement improbable qui pourrait facilement ressembler à une cacophonie inaudible s'il n'était pas assemblé avec autant de maestria. Limpide mais expérimentale, brute mais réfléchie, leur musique s'apparente à un voyage tortueux et parfois acide mais la sincérité qui s'en dégage est enivrante.

 

Au final, la seule interrogation qu'il me reste à leur sujet est de savoir combien de temps ils peuvent continuer à nous livrer des productions de cette qualité...

Manifestement, encore un peu plus longtemps : Le moins que l'on puisse écrire sur "Nine Type of Lights", c'est qu'il est largement digne de comparaison avec l'excellence qui caractérisait les quatre disques précédents.

Mais, même s'il est parfaitement dans la continuité des œuvres antérieures, je suis tenté de dire que la comparaison pourrait s'arrêter là (à l'excellence) : La tonalité plus dépouillée ainsi que le thème souvent abordé dans les paroles (l'amour) démarquent légèrement ce cinquième opus. Presque Pop dans son immédiateté, le dernier né est facilement le travail le plus accessible du groupe.

Pour autant, loin d'être un signe d'essoufflement, cette relative mise à nu (proportionnellement à leurs antécédents) de leurs mélodies est un vrai tour de force : En nous proposant une musique plus "lisible" sans compromettre sa complexité les "TV on the Radio" prouvent qu'ils sont au sommet de leur art...

 

En vous remerciant, bonsoir !