criTiQue 0025 : Respecte l’étiquette !

 

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Salutations,

 

S’il y a bien un milieu qui ne lésine pas sur les possibilités de classements (comme j’en avais déjà fait la remarque ici) c’est le milieu musical…Et pourtant, si il y bien une paranoïa commune à tous les musiciens  plus ou moins (re)connus : c’est la peur de l’étiquetage…

De ce point de vue, personne (ou presque) n’est plus à plaindre que ce brave David Grohl : Non content d’être un « Ex-Nirvana » à vie, le pauvre bougre n’est jamais vraiment parvenu à se débarrasser de l’étiquette de « Batteur »…Et, pire encore, une troisième est venue s’incruster au dos de Dave : Celle de « Sympa »…Vous voyez ce que je veux dire… « Les « Foo Fighters » ? C’est sympa ! »

Dès que l’on s’aventure à parler d’autre chose que de ses performances derrière les fûts, voilà ce qu’on obtient : Les « Foo Fighters », c’est sympa !

Evidemment, pour quelqu’un dont le but avoué est de « prendre son pied », être plus apprécié que respecté n’est sans doute pas la fin du monde…Mais, en ce qui me concerne, au début, ce jugement réducteur ne rendait pas du tout hommage aux talents de l’homme, Car s’il y a bien une chose qui ressort de son premier album (qui était bien un album solo sorti sous le « pseudonyme » « Foo Fighters »), c’est que notre ami Dave en était pétri (de talents).

Possédant un sens inné de la mélodie et un goût prononcé pour les riffs ravageurs, Grohl avait réussi un « Home-run » dès son premier tour de batte et « Foo Fighters » (L’album sorti en 1995) reste pour moi une des plus belles lignes sur le testament du « Rock »…

« The Color and the Shape » (1997) musclait un peu plus le son mais avait su conserver une légèreté Pop qui en fait, encore aujourd’hui, un incontournable de la discographie des « FF ».

Quant à « There’s Nothing Left To Lose » (qui marquait, en 1999, l’arrivée de l’excellent batteur Taylor Hawkins), il reste pour moi, peut être pas le meilleur mais, en tout cas, une démonstration de ce que le groupe faisait de mieux…

Pourtant, jamais aucun de ces achèvements n’a  réussi à enlever l’étiquette de « Groupe sympa » qui s’était collée sur eux.

 

Et puis ?

Pour être honnête…plus rien grand-chose. Si on excepte l’inoffensif (et, tout compte fait, anecdotique, même s’il est…sympa) album acoustique qui constituait la deuxième partie de « In Your Honor » (2005), c’est un peu morne plaine : Quelques bombes par album et beaucoup de bruits entre deux…Enfin, restons corrects : Si on prend le meilleur de « One By One » (2002), d’ « In Your Honor » (toujours 2005, partie rock) et « Echo, Silence, Patience and Grace » (2007), nous avons là un album d’une dizaine de chansons d’excellente facture…

Malheureusement, il y a le bruit entre elles (Pour « One By One », Dave l’a carrément déclaré publiquement : Seules les quatre premières chansons sont dignes d’intérêt). En voulant « Prendre son pied » Grohl a oublié de garder la simplicité qui était depuis le départ son credo et sa force. Résultat, ses compos se noyaient souvent dans une surenchère sonore, en cherchant obstinément à structurer ses chansons en pente toujours plus abrupt qui devait culminer au refrain, il est souvent tombé dans une caricature qui a affligé son groupe d’une nouvelle étiquette, la pire (en ce qui me concerne) : « groupe de stade »…

 

Voilà où j’en étais au moment d’aborder « Wasting Light », le dernier effort en date (après une pause de quatre ans) des « FF ». Vendu à grand renfort de « retour aux sources » (il a été enregistré dans le garage de la famille Grohl, de manière complètement analogique avec Butch – le producteur de « Nevermind » - Vig derrière les manettes, a marqué le retour de Pat – Guitariste sur le tard de « Nirvana » - Smear et avec « Krist » - le Bassiste légendaire de « Nirvana » - Novoselic en guest sur une chanson) et après des mois de « buzz » autour du son « retrouvé » des « Foo », j’étais littéralement au bord de l’overdose promotionnelle…

Passant au-dessus de la nausée, je me lance dans la première écoute…Première constatation ? La production analogique crée une réelle différence et je dois concéder que la tonalité générale a un rendu plus « chaleureux »…

(Deuxième concession) Cela saute aux oreilles : Le hiatus du groupe leur a été profitable, ils reviennent avec une galette beaucoup plus équilibrée entre les hauts et les bas (les « hauts » restent hauts, voire très hauts mais les « bas » ne descendent, cette fois-ci, jamais en-dessous du « moyen »)…Mieux encore, au-delà des tubes évidents que la bande arrive toujours à placer, une ou deux plages font carrément office de surprise dans les territoires qu’elles explorent…

 

« Wasting Light » n’est peut-être pas un album exceptionnel mais il rend au groupe une certaine fraîcheur et fait office de bouffée d’oxygène dans le parcours des « FF »…

Et  si les étiquettes sont, par définition, réductive, celle de « Groupe Sympa » est celle qui va le mieux aux « Foo Fighters », ceci, pour la simple et bonne raison qu’ils ont, pour moi, réussi à en gommer la connotation négative…

 

En vous remerciant, bonsoir !

3 commentaires:

  1. Je cherche désespérément la fraîcheur dans le dernier FF...

    Dave G., tout auréolé de sa participation au très prog' Vultures, nous pond des morceaux longs (tous avec au moins une minute de trop!), pas très mélodiques, résolument pas-pop...

    Le sytle"back-to-the-roots", why not, mais au moins faudrait-il un chouïa d'émotion, celle qui perlait des deux 1ers opus.

    Tu as raison : les bas ne sont que des moyens, et c'est bien ça qu'on leur reproche !

    Sinon...

    J'écoute le nouveau Strokes (comme ça en passant), l'excellent dernier Das Pop, et le surprenant Connan Mockasin.

    MissUBro

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  2. By the way :

    The Walking Dead - The Walking Dead - The Walking Dead - The Walking Dead - The Walking Dead - The Walking Dead- The Walking Dead - The Walking Dead - The Walking Dead - The Walking Dead - The Walking Dead - The Walking Dead - The Walking Dead - The Walking Dead - The Walking Dead - The Walking Dead- The Walking Dead - The Walking Dead - The Walking Dead - The Walking Dead

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  3. Mon assertion sur la fraîcheur est faites en comparaison avec leurs trois derniers efforts mais passons...Ceci étant dit, je te donne tout à fait raison sur la longueur des plages : une minute (des fois moins, des fois plus) aurait donné à l'ensemble la teinte pop qui t'a manquée...(toi et ta "sensibilité pop" alors ! ;)

    Mais je maintiens, l'album est "sympa"

    Pour ce qui est de "The Walking Dead" --> http://lloungeacts.blogspot.com/2011/02/critique-0017-meme-pas-peur.html (je ne l'aurais peut-être pas noté autant de fois, mais j'ai passé une très bon moment !)

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