criTiQue 0029 : Perfection(et autres vices)

 

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Salutations,

 

« Boardwalk Empire » : Série au budget pharaonique (l’épisode « pilote » est le plus cher de l’histoire de la télévision) dont l’intrigue se déroule à la période de la prohibition.

Dirigée, coécrite et coproduite par Terrence Winter (qui faisait le même boulot sur une petite série qui s’appelait « Les Sopranos »), coproduite et coréalisée par Tim Van Patten (déjà responsable d’un formidable travail sur « The Pacific »), coproduite par Martin Scorsese (qui s’est, aussi, chargé de mettre en scène le « pilote »), avec Steve Buscemi dans le rôle principal et…Je peux m’arrêter là ?

 

Vous l’aurez compris, avant même de regarder la série, on se sent (presque) obligé de l’aimer…Traitez-moi de snob si vous voulez mais, à la fin, je n’ai pu m’empêcher de penser : « Oui…ok…d’accord…et après ? »

Je pourrais vous dire que la trame manque de « focalisation », que les différentes intrigues semblent parfois dériver sans but, ni finalité…Cependant, ce serait passer sous silence ce qui plombe réellement le « show »…

« BE » est une série au décor et au réalisme historique époustouflants, à l’interprétation superbement juste (particulièrement dans le chef de Buscemi), filmée avec brio et écrite avec talent…Néanmoins, elle ne me laissera pas un souvenir impérissable : Je ne me suis pas ennuyé une seule seconde mais il manquait ce petit quelque chose qui fait d’une série un moment inoubliable, ce petit truc pour que l’histoire me « possède ».

La mécanique était bien huilée, chaque rouage était contrôlé par une sommité en la matière et la machine fonctionnait bel et bien à merveille…Pourtant, elle semblait dénuée de vie, comme écrasée par son propre poids,  par l’accumulation de tant de perfection…Une perfection qui ne laisse pas à l’ensemble la place nécessaire pour respirer, pour grandir.

La barre est placée tellement haut que la série en perd la faculté de faire réfléchir, d’interpeler, de nous faire sentir impliqué dans la vie des personnages.

Même la réflexion globale de l’histoire sur le « bien » et le « mal » (qui se résume à : Il n’y a pas que l’appât du gain, la soif de pouvoir et l’envie de sexe, nos mauvaises actions, comme nos bonnes, sont aussi une question de circonstances, de hasard et d’actes manqués), bien que non dénuée de pertinence dans le contexte général de l’histoire et du cheminement du personnage principal, m’a, néanmoins, semblé être enfoncée dans la gorge plutôt que délicatement mise dans la bouche…

Oui, j’ai passé un bon moment, oui, j’ai regardé chacun des douze épisodes avec un intérêt et un respect qui n’ont jamais faiblis MAIS, non, la série ne me manquera pas ET non, je n’attends pas avec une impatience incontrôlable la suite de l’histoire de « Nucky » Thompson.

 

Est-ce que je vous déconseille « Boardwalk Empire » ?

Loin, très loin de moi cette idée…Regardez-le, dévorez-le même…C’est juste qu’il ne faut pas vous attendre à vous sentir rassasié à la fin…

A bon entendeur.

 

En vous remerciant, bonsoir !

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