criTiQue 0021 : Dépotoir de luxe

 



Salutations,

Ne me demandez pas pourquoi mais une certaine nervosité semblait émaner de tous les papiers que j’ai lus sur « The Strokes » ces derniers temps…Spécialement quand le prochain album des New-Yorkais était évoqué…Comme si leurs nouvelles productions allaient servir de révélateur quant à la pertinence de la proclamation, quasiment unanime, de « Is this it ? » (2001) comme « Saveur du Rock ». Comme si la non-pérennité de cette proclamation pouvait remettre en question l’échelle de valeurs de l’inconscient collectif musical…Rien que ça…

Et donc, J’ai vaguement eu l’impression qu’un soupir de soulagement s’est échappé de la toile quand « Angles » a été mis en streaming il y a un peu plus d’une semaine…Une sorte de : « Alléluia, Le nouveau « Strokes » n’est pas une merde ! »

Il faut dire que, alors qu’il avait pourtant (en ce qui me concerne) l’étoffe d’un chef-d’œuvre, le dernier LP en date : « First impression of Earth » (2006) était, pour sa part, loin d’avoir fait l’unanimité…Mal produite et brouillonne, cette tentative de relecture de leur musique avait presque étouffé les « Strokes » car le produit final était souvent informe et confus. Manquant de contrôle et de maîtrise sur la matière brute qu’il avait composée pour l’occasion, Julian Casablancas (chanteur et compositeur attitré du groupe) n’avait livré qu’une piètre ébauche de quatorze plages (mal interprétée)…c’était d’autant plus frustrant de sentir qu’elles avaient, pourtant, tout en elles pour débarrasser le groupe de leur étiquette de « copier-colleur »

En conséquence, « Angles » annonçait, déjà, une sorte de tournant pour la carrière du quintet : il leur fallait convaincre ou risquer de retomber dans la fosse à purin où nage le commun de ces groupes « populaires » dont l’illusion du talent fut aussi éphémère que leur succès (libre à vous de penser à qui vous voulez)

Résultat ?

34 minutes et des poussières accouchées, Ô combien, dans la douleur.

2083 secondes fruit d’une collaboration plus que précaire (le chanteur communiquait ses idées et suggestions « en termes très vagues » au reste du groupe par e-mail) qui rendent toute tentative de réflexion sur la démarche musicale du groupe et son avenir bancals…

Reste la musique en elle-même : Cette mixture alambiquée d’électro Rock et de New-Wave rétro futuriste soulignée par des guitares Pop a, au moins, pour elle d’être surprenante…

Il m’est difficile de dire si l’album m’a agréablement surpris parce que je n’en attentais pas grand-chose mais les faits sont là : « Angles » a piqué ma curiosité et donné du plaisir dès les premières secondes.

Sans jamais retomber dans les lourdeurs de son prédécesseur (quoique…Cela passe quelque fois tout près) Cet album nous livre, enfin, une timide (mais réelle) relecture du « son » qui a fait le succès du groupe. Si, alors qu’ils sont à l’article de la mort, « The Strokes » arrivent encore à sortir une musique de ce calibre, il est difficile de ne pas s’imaginer avec enthousiasme ce qu’ils pourraient faire avec un peu de cohésion de leur travail…D’après les bruits qui courent, on en est pas là. Et si un cinquième album est, semble-t-il, sur les rails, rien n’est moins certain que sa sortie…Le groupe a, manifestement encore des choses à donner, à charge des New-Yorkais de trouver la volonté de le faire dans de bonnes conditions ou d’arrêter, une bonne fois pour toutes, la mascarade.

Qu’importe, si « Angles » devenait leur « chant du cygne », cela ne serait, pour ma part, pas une manière honteuse de tirer sa révérence…

En vous remerciant, bonsoir !

4 commentaires:

Anonyme a dit…

Salut !

Perso j'ai acheté l'album le jour de sa sortie et je suis bien à deux écoutes par jour depuis plus d'une semaine. Comme toi je m'attendais à rien vu ce que j'avais pu lire. Pourtant... Cet album est génial ! Non qu'il soit parfait mais il donne à écouter de très bon moments qui s'enchainent à merveilles (genre Taken for a fool - Games... Excellent)

Aplus


Mixhouel

lludovic a dit…

Ou encore Machu Pichu - Under cover of darkness (plus "classique" mais efficace)...(J'adore "Taken for a fool" !)

Anonyme a dit…

First Impression of Earth qualifié de "mal produit"...
Désolé mon grand, mais tu ne connais manifestement rien en matière de production de musique

dale a dit…

Trop produit serait en effet plus juste pour qualifier le moins bon album des Strokes selon moi, car le moins digeste (apres la plage 8 c'est le désert de Gobi).