criTiQue 0036 : il n'en restera qu'un !



Salutations,

 

 

Parlons un peu de Yorick Brown...

Un quidam ayant tout du prototype de l’homme/enfant tel qu’on en voit à tous les coins de rues de toutes les villes du monde. Somme toute un bon gars, qui essaye d’être gentil, qui cherche sa place dans cette société aux codes complexes et versatiles.

Ce ‘monsieur-personne’ va pourtant recevoir la chance dont plus d’un n’ose même pas rêver : être le seul homme parmi toutes les femmes sur terre !

Vous pensez peut-être que je suis sur le point de vous parler de la dernière production « Dorcel », et ce n’est pas sans une légère pointe de regret que je me vois obligé de vous désabuser de cette notion.

Nous sommes en fait devant une série apocalyptique.

Vous me direz, l’un n’empêche pas forcément l’autre ; mais pas l’ombre d’une livreuse de pizza un peu trop entreprenante ici…Non, on est sur de la bonne vieille maladie inconnue qui décime tout un pan de la population mondiale.

C’est bien simple, aucun mammifère possédant un chromosome Y n’y échappe.

 

Enfin si, justement, et même deux ; puisque Yorick et son singe ‘esperluette’ ont étrangement été épargnés.

 

Alors, autant être clair : on n’a pas hérité d’une flèche !

Ce brave Yorick, tout brave qu’il est, n’a pas du tout l’étoffe d’un sauveur. Et ce n’est pas grave…C’est même très bien, car on n’est pas ici sur un cheminement qui amènera le dernier représentant de la gente masculine à s’élever au-dessus de sa condition de bourse-molle pour venir au secours de femmes en détresse.

Au contraire, le premier épisode est plutôt prétexte à brosser une série de portraits masculins qui, loin d’être à charge, sont autant de subtils exemples du comportement toxique que les hommes adoptent avec les femmes de manière souvent désinvolte.

The #FemaleGaze is strong with this one et c’est tant mieux !

 

Au-delà de ça, on est sur un récit de fin du monde de facture assez classique avec un lent teasing de la catastrophe à venir tout au long de l’épisode qui permet de bien installer les personnages. J’ai tout de même apprécié cette énième variation du thème parce qu’elle reste à hauteur des personnages : on est aussi surpris, aussi horrifié qu’elles quand l’inexplicable se produit et on les suit effaré alors qu’elles assistent impuissantes à la mort de leur ami/conjoint/amant/père/enfant/chien…enfin, vous voyez quoi…

Diane Lane (la maman de ‘Superman’ dans le pas apprécié à sa juste valeur « Man of Steel ») brille particulièrement dans cet ensemble presque essentiellement féminin avec un jeu dont les fluctuations du visage au gré de ses émotions étaient particulièrement touchantes.

 

Reste qu’à part la méconnue « Falling Skies », je n’ai jamais vu une série sur une hypothétique apocalypse tenir la distance (assertion qui, à mon sens, ne peut être mieux personnifiée que par « The walking dead » dont l’étirement en longueur en a zombifié la trame dans une sorte d’analogie à sa représentation du pourrissement des corps rencontrés par les protagonistes).

Je suis donc sceptique sur le fait que « Y : le dernier homme » puisse faire mieux. Si elle réussit à se centrer sur ces personnages féminins, histoire de ne pas nous donner une revisite de « gardons cet homme en vie, il est la clé d’un remède », capitalisant sur sa force ; elle a une chance.

Mais quelle est sa force ? (me demanderez-vous...)

Sa force est de pouvoir profiter d’un précepte fort et, donc, de pouvoir le transformer en commentaire social pertinent.

En effet, la question se pose : comment se comporterait une société entièrement débarrassée de Mâle ? (avec un grand ‘M’) Au-delà des défis logistiques présentés (la disparité des genres dans certains métiers ne pourra que causer des problèmes), la série pourra alors s’attaquer à la question à mille dowlaaar et y apporter une réponse avec un point de vue exclusivement féminin :

Est-ce que l’humanité a un futur sans hommes ?

 

 

En vous remerciant, bonsoir !

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