Salutations,
Comment renouveler, année après année, un personnage dont l’imprévisibilité est devenue…prévisible ?
Tout le monde connait Gregory House : misanthrope génial, menteur brillant, voleur, égoïste, egocentrique, … Yada yada yada ce n’est pas mon but de faire un énième portrait dithyrambique de House…Ce que je veux dire (pour poser la question autrement) c’est qu’après le formidable épisode final de la sixième saison l’interrogation me parait légitime : Est-ce que House a-t-il encore quelque chose à nous offrir, émotionnellement parlant ?
Au vu du début de la septième saison, la réponse ne souffre d’aucune discussion :
OUI (mais plus pour longtemps)
Pour étayer ma réponse, Oui, « House » à encore quelque chose de neuf à offrir…Oui, toutes les facettes du personnage n’ont pas été explorées…Mais il clair que nous arrivons, doucement, au bout du cheminement personnel de House avec cette question posée ouvertement : Peut-il être heureux ?
Permettez-moi un coup d’œil (rapide) dans le rétroviseur : après avoir dû apprendre à (di)gérer des relents de sentiments pour son ex, s’être fait tirer dessus, supporté une enquête visant à lui faire perdre sa licence (pour de petits problèmes de drogue), avoir perdu son équipe et initié une compétition entre quarante candidats pour la remplacer, se passer de soutien de Wilson (après le décès de sa petite amie , Amber), être forcé d’assister à l’enterrement de son père (qui n’est pas son père biologique), admettre qu’il était temps pour lui d’arrêter le « Vicodin » (après avoir été victime d’hallucinations impliquant Cuddy toute nue) avant de passer à batailler contre la rechute (démissionnant au passage) et ses sentiments grandissant pour son supérieur (qui semble, tout un moment, bien partie pour se marier avec un autre), on le quitte à la fin de la sixième saison alors qu’il est sur le point de craquer émotionnellement et de retomber dans une dynamique de dépendance aux antidouleurs. Il est sauvé de justesse par l’élue de son cœur qui lui avoue qu’elle n’arrive plus à lutter contre ses sentiments (elle est amoureuse de lui…alléluia)
Pas mal en 132 épisodes hein…Et maintenant ?
« Et maintenant ? » (« Now What ? ») Est justement le titre du premier épisode de cette septième saison où House et Cuddy essayent de déterminer s’ils ont une chance d’être un couple « normal ».
Nous y voilà…En plein dans le vif du sujet ! Soyez honnête : Que ceux qui regardent « House » uniquement pour le côté « challenge médical » lèvent la main…
C’est bien ce que je pensais !
Le cœur de la série, c’est notre bon docteur, en tant que personne, et non la résolution de cas médicaux aussi difficiles qu’alambiqués. Les scénaristes ont eu l’intelligence de ne jamais laisser stagner le personnage, conduisant House à, enfin, vaincre son addiction pour gagner le cœur de sa belle.
Mais rien n’est jamais aussi simple avec Greg, malgré la longue attente infligée aux fans du couple, nous n’aurons pas droit (du moins pas de suite) à un « et ils vécurent heureux… ». Je n’en attendais pas moins mais House reste House et même si, pour la première fois depuis qu’on le connait, il tente sa chance à la chasse au bonheur, il sait que les difficultés seront nombreuses pour lui…
Voilà, à mon sens, le dernier (et la plus important) des enjeux de la série (pour rappel : House est-il capable d’être heureux ?), la dernière chose (en tous cas, pour ma part) capable de garantir une saison sans baisse de qualité et sans commencer à ressasser encore et encore les mêmes situations.
Car, malheureusement, il faut prendre en compte le fait que, alors que le « show » continue d’offrir un divertissement de qualité, les audiences baissent drastiquement Outre-Atlantique (presque de moitié) et j’en viens à réellement souhaiter que les producteurs envisagent la fin des pérégrinations de mon médecin préféré avant que quelqu’un d’autre (la chaine…) ne le fasse à leur place, d’une façon non contrôlée scénaristiquement.
D’ailleurs, puisque cela sent, de toute façon, la fin (Hugh Laurie, l’acteur, l’a lui-même déclaré) ce serait la moindre des choses de laisser « Greg » partir la tête haute et, en fait, que la résolution de cette dernière lutte intérieur chez notre héro soit positive ou négative, qu’elle prenne une ou deux saisons (plus serait, à mon avis, une erreur), c’est tout le mal que je lui souhaite…
En vous remerciant, bonsoir !
Résumer 6 saisons de House en un paragraphe ? Chapeau.
RépondreSupprimerJe suis très dubitatif sur le couple House-Cuddy. Ses remarques misogynes des premières saisons (qui cachaient mal ses sentiments profonds) avaient quelque chose de jubilatoire.
Traiter de façon aussi salace une si belle femme, ça tient du transgressif, de la jouissance pure.
Ce que n'avait pas pu amener la relation Scully-Mulder(puisqu'il faut quand même bien toujours tout ramener à ce couple primitif du domaine de la série).
En arriver à une relation qui se concrétise, et du point de vue charnel, et du point de vue du discours amoureux, cela me semble oblitérer toute une partie de ce plaisir enfoui qui nous prend quand on regarde House.
Mais je n'ai pas encore vu la saison 7...