criTiQue 0009 : quel est son secret ?






Salutations,


Sacré Dex ! Vous en connaissez beaucoup, vous des « tueurs en séries » capables de vous émouvoir avec leur manque d’émotion ?

Car force est de constater que le constat posé ici reste, plus que jamais, d’actualité…
À tel point que, réfléchissant à ce que j’avais vu dans le premier épisode de la cinquième saison de « Dexter », j’en sois venu à me demander (sans doute avec exagération) si, dans un sens, les émotions de Dexter n’étaient pas plus « réelles » que les miennes (je sais : j’ai pas toutes mes frites dans le même paquet !)

Quoi de neuf sous la chaleur de Miami ?
Nous retrouvons notre anti-héro (y a-t-il un actuellement un personnage méritant plus cette appellation que lui ? Oui, je sais qui est Gregory House pourquoi ?) là où on l’avait laissé : pétrifié par la mort de sa femme…

Pétrifié me semble réellement le plus judicieux au vu de ce premier épisode tant Dex paraît incapable de gérer, d’analyser ce que la mort de Rita signifie pour lui.
Ironiquement, alors que cette léthargie émotive traduit (plus que n’importe quoi d’autre auparavant) l’authentique désarroi dans lequel se trouve Dexter, elle est interprétée, pour la première fois, comme « anormale » par son entourage. Si on rajoute son appel insensible, froidement descriptif au « 911 », son absence de larme ou de trace tangible de détresse émotive suite à la découverte du corps de sa femme et surtout les premières paroles qu’il prononce devant les policiers (« Tout est de ma faute »), il n’est pas, réellement, étonnant que tous ses « proches » (même Debra) se mettent à questionner ouvertement le comportement « détaché » de Dexter.

De fait, la curiosité malsaine de Quinn, l’enquête de FBI et le regard attentif de ses amis n’augurent rien de bon pour notre héros…En effet, non pour la première fois, Dexter a beaucoup de mal à comprendre ce qu’il lui arrive et il lui faut un certain temps (et pas mal de bourdes) pour se rendre compte qu’il est…en colère ! En colère contre lui, en colère contre « Trinty »…Cela donne à la scène ou il réalise sa colère une incroyable intensité : Michael C Hall (l’acteur qui incarne le tueur en série) y pousse son jeu à son paroxysme et, à elle seule, cette scène (où il pousse un cri qui m’a glacé le sang) justifierait, pour moi, qu’il gagne son deuxième « Emmy* » de rang !
Nous voilà clairement mis au parfum de ce qui attend notre homme cette année…Avec Quinn et le FBI (sans parler de sa famille) sur le dos, gérer les dernières (et les plus funestement triste) conséquences que son…euh… « Style de vie » vont avoir sur sa vie (familiale et professionnelle) ne sera pas chose aisée et quelque chose me dit que notre anti-héro se mettra bientôt en quête de rédemption.

La série continue de jouer sur sa force : La question cruciale n’est pas de déterminer la moralité des « agissements » de Dex dans un questionnement pompeux sur « le bien et le mal »...Plus que jamais, il est question des personnages, de leurs parcours émotionnel et du chemin de vie qu’ils essayent de tracer.
D’ailleurs, que cette affirmation ne soit vérifiable pour chacun des protagonistes (Que ce soit Dexter, Debra, Angel, Astor…) n’est pas le moindre des cages de la qualité que continue à offrir le show



En vous remerciant, bonsoir !


* (Récompense de la télévision américaine)

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