Salutations,
Bonne nouvelle ! Pas besoin de me prendre la tête pour vous expliquer ce qui fait de « Donald Draper » un des meilleurs personnages de l’histoire de la télévision : Tout est dans le générique de « Mad Men »…
Le plus fort c’est que ce n’était même pas l’intention des créateurs (qui, pour info, était de rendre hommage au générique d’ouverture de « La mort aux trousses » d’Alfred Hitchcock et au poster du film « Vertigo »…toujours de ce bon vieux Al)
Mais, en ce qui me concerne, il est impossible de ne pas voir une symbolique très forte dans ce chef d’œuvre graphique qui ouvre chaque épisode de la série…
En fait, celui-ci est tellement parlant (voir ci-dessous) que je suis presque gêné de vous imposer une explication à mon assertion :
Qui est « Don Draper » ? (Si vous n’avez jamais vu la série, sachez que cette question a, au minimum, un double sens…bref)
Donald Draper est le directeur créatif de l’agence de publicité « Sterling - Cooper » sur Madison Avenue.
Marié à une femme superbe (la sublissime January Jones) et aussi docile qu’une épouse des années soixante pouvait l’être, il a deux enfants (une fille et un garçon) et une grande maison dans la banlieue New-Yorkaise.
Voilà pour les apparences (référez-vous au début et, surtout, à la fin du générique)
Néanmoins, il devient très vite évident que notre homme n’est pas heureux.
Je ne fais pas, bien sûr, référence au whisky qu’il s’envoie généreusement dans le gosier à longueur de journée ou aux nombreuses aventures extraconjugales qu’il entretient, car ces comportements sont plutôt inhérents aux mœurs de l’époque…Je ne veux pas, non plus, parler de son passé apparemment mystérieux et trouble, ni même, encore, au fait qu’il semble souvent s’ennuyer de son travail…
Non tout ces signes extérieurs ne sont que des symptômes d’un mal-être plus profond et, au fur et à mesure que l’on avance dans l’intrigue, il devient évident que Don se sent prisonnier de sa vie, qu’il cherche une échappatoire, une raison de vibrer, d’exister.
Comprenez moi bien, il n’est pas, banalement, enfermé dans une quelconque prison dorée ; cette sensation qui le pousse à chercher, sans cesse et souvent en vain, « autre chose » il l’a portée en lui toute sa vie…
C’est un manque indéfinissable qui le ronge de l’intérieur et la véritable tragédie de son mal-être c’est justement qu’il est incapable de l’apaiser par ce qu’il est incapable de d’identifier sa nature. Son inaptitude à discerner l’origine de cette sensation semble le condamner à faire sans cesse les mêmes erreurs.
Ce qui nous ramène au générique, la plus belle description que l’on puisse donner de ce mal de vivre dont nous sommes témoins est, effectivement, que Don tombe.
C’est une chute vertigineuse et apparemment sans fin dans ce vide qu’il essaye par tous les moyens de combler en lui…
Il tombe jusqu'à ce qu’un fondu noir nous ramène à l’extérieur, aux apparences : Celle d’un homme qui contrôle la situation, fumant nonchalamment sa cigarette…Magistral !
Et donc, pendant quatre saisons nous regardons Draper se débattre pour reprendre le contrôle de sa vie, cherchant une cause à défendre, une femme à aimer, un sens à son travail…
Mais (je me répète), comme il n’arrive pas à déterminer la nature de son spleen, c’est souvent en essayant de changer le cap de son existence qu’il finit par retomber dans les mêmes travers, les mêmes angoisses.
De fait, j’ai beaucoup de mal à imaginer qu’il en ira autrement pour sa nouvelle tentative d’aventure conjugale car, précisément, le choix de sa futur épouse (au détriment d’une relation moins « facile » qui aurait pu, sur le long terme, lui apporter, à mon sens, la « guérison ») semble n’être rien de plus qu’une tentative désespérée, une énième tentative de combler ce manque qui le tourmente…
Réponse en 2012 avec la cinquième fournée de 12 épisodes d’une série qui, au-delà de son personnage principal, est d’une qualité qui la rend, à mes yeux, incontournable.
En vous remerciant, bonsoir !
PS : Jugez plutôt –>