séries, films, llivres, musique et autres ennuyeuses lluBiEs d'un activiste de salon...
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criTiQue 0015 : c'est juste une illusion
Salutations,
Permettez-moi une petite parenthèse avant de commencer :
("Inception" est l'objet du tout premier "post" dans mon « sAllOn » (à lire ici) et bien que je sois forcé de reconnaître que je n'ai pas tenu la promesse formulée alors (en livrer ma crItIquE pour la mi-Août), après avoir vu le film une fois, il me semblait tout simplement impossible d'en parler d'une manière qui lui rende justice...Je voulais le revoir, au moins une fois, avant de livrer mes impressions, histoire de me laisser le temps de bien digérer ce que j'avais vu.
C'est, depuis peu, chose faite (et bien faite) et, bien que le film ne fasse plus vraiment partie de l’actualité (sauf si on compte le scandaleuse mise à l’écart de Nolan des nominations pour l’oscar du “meilleur réalisateur”), je profite de la sortie, plus ou moins récente, du DVD pour vous donner mon avis et, enfin, tenir la parole donnée)
Voilà qui est dit, on peut y aller :
"Inception" est un film simple, très simple quand on le met à nu : ce long métrage nous parle d'idée…Que se passe-t-il quand une idée qui a germé en nous prend possession de notre vie ?
Ce concept simple est sublimé jusqu'à son paroxysme et le film devient alors un labyrinthe où vous êtes seul, sans boussole ni carte...Seul face à votre perception des images qui défilent devant vous.
Tout comme les quatre "niveaux" de rêve dans l'histoire, il y a aussi quatre niveaux de lecture possible pour le film :
1) C'est l'histoire d'un homme qui est recherché pour de mauvaises raisons et cherche à rentrer chez lui. On lui donne cette opportunité à la condition qu'il réussisse une dernière "mission".
2) C'est l'histoire d’un homme qui rassemble une équipe pour, au moyen d'un procédé inconnu, se rendre dans l'inconscient d'un individu afin d’y pratiquer l' "Inception" (la mission)
3) C'est L'histoire d'un homme qui, suite à sa profession ("voleur d'idée") a de plus en plus de mal à discerner la ligne entre le réel et l'imaginaire
4) C'est l'histoire d'un homme qui cherche en lui-même une catharsis, l'absolution de ses pêchés.
Ces quatre niveaux de lecture s'imbriquent tant et si bien l'un dans l'autre que la manière dont vous expérimenterez "Inception" dépendra de la manière dont vous l'interpréterez. En tenant compte des quatre possibilités ci-dessus, vous pouvez y voir :
- Soit un film "d'action", bourré de suspense, dans lequel la réussite de la "mission" est capitale pour le héros --> Dom Cobb est sans cesse pourchassé, où qu'il soit, sans cesse sous menace de mort. (1)
- Soit un film à "effets spéciaux", à l'univers visuel incroyable, bourré de prises de vue à couper le souffle --> Dom Cobb passe de rêve en rêve, de "niveau" en "niveau" et les lois de la gravité sont poussées à leurs extrême. (2)
- Soit un film sur "le rêve et la réalité" qui explore la notion de bonheur et la manière dont on le conçoit, le perçoit --> Dom Cobb ne sait plus très bien s'il est plus heureux endormi ou éveillé. (3)
- Soit un film sur "l'exploration de son inconscient" et la complexe résolution des conflits intérieurs --> Tous les personnages du film sont une projection mentale de Dom Cobb et toutes les péripéties de l'histoire ne sont qu'un moyen d'arriver à une "catharsis" (le pardon de ses erreurs) (4)
Oui…oui, on parle bien d'une "simple" histoire de cinéma...Et si vous êtes persévérant, je vous garantis que vous pouvez voir les quatre niveaux dans le même film.
Car plus qu'un divertissement, le long métrage est un challenge, il vous oblige à passer au-dessus des apparences pour y confronter votre propre notion du réel, du rêve, de l'amour, de la loyauté...
Cette densité est rendue lisible par un scénario et une mise en scène tous deux maîtrisés de bout en bout par un Christopher Nolan qui prouve avec cette pièce maîtresse qu'il est au sommet de son art (ce qui, avec des films comme "Memento", "le Prestige" ou encore "The Dark Knight", n'est pas peu dire).
En ce qui me concerne, j'ai essayé de voir le film avec un minimum de connaissance et l'expérience n'en a été que plus forte mais puisque j'en ai déjà beaucoup trop dit, je vais pousser le vice jusqu'à vous introduire l'histoire :
Dom Cobb (Leonardo Dicaprio) a réussi à maîtriser l'art de pénétrer dans les rêves d'autrui. Injustement accusé d'un crime, il est forcé de quitter les Etats-Unis, laissant derrière lui ses 2 enfants, obligé de les confier à leurs grands-parents (sa femme étant morte dans des circonstances suspectes).
Etant en fuite de la justice, il finance sa cavale en mettant son "procédé" de "vol" d'idée par l'entremise des rêves aux services du plus offrant (ou encore en entrainant des fortunés à repousser ce type d'invasion mentale...)
Un homme d'affaires puissant prétend pouvoir effacer les poursuites à son encontre et ainsi lui permettre de revoir ses enfants à la condition qu'il réussisse à pratiquer, sur un rival, "l'inception" : l'implantation d'une idée...
Malheureusement, à mon humble avis, il n'y a pas de manière plus simple de résumer ce film et je ne pense pas réussir à vous donner l'envie de le regarder en vous en parlant de la sorte (en fait, je suis sûr que je vous ai embrouillé plutôt qu'autre chose).
Néanmoins, sachez qu' "Inception" est ce que j'ai vu de plus brillant depuis des années ; un film, certes difficile, mais extrêmement puissant et addictif...
En vous remerciant, bonsoir !
criTiQue 0014 : c'était pourtant élémentaire !
Ce n'est pas ma dulcinée qui vous dira le contraire : j'ai, quelques fois, des (petites) difficultés à admettre que je me suis trompé.(c'est sans doute parce que cela n'arrive pas souvent...)
Et, de fait, c'est précisément le constat de mon erreur qui est à l'origine de l'écriture de ce billet.
La rumeur prêtait à "Sherlock" de grandes qualités mais c'est pourtant sans aucune conviction que j'ai pris la peine de vérifier la véracité des éloges faites à la mini-série.
En effet, tant la réalisation de Guy Ritchie que l'interprétation de Robert Donney Jr (sans parler de l'alchimie entre Jude Law et celui-ci) m'avaient donné beaucoup de plaisir et "Sherlock Holmes" (le film) me paraissait, dans son genre, d'une qualité difficilement surpassable (ou, en tout cas, pas avant un bout de temps)...
Au final, ce qui m'a décidé à donner une chance à la série, c'est la promesse d'une relecture moderne des intrigues et des personnages de -Sir- Arthur Conan Doyle.
Première constatation : Cela fonctionne ! "Sherlock" se fond dans le Londres comptemporain aussi facilement que si les livres avaient été écrits il y a deux mois...Preuve (s'il en fallait) que ce diable de "détective consultant" est un "héro" d'une qualité incroyable et d'une modernité à l'épreuve du temps.
J'ai beaucoup lutté pour essayer de donner de la légitimité à mes réserves initiales mais j'ai dû avouer ma défaite après une demi-heure; "Sherlock" était belle et bien en train de me faire passer un excellent moment de détente...
Entre deux démonstrations jouissives de la brillance de Mr Holmes, les intrigues, toujours complexes sans être compliquées, sont intelligemment étalées sur nonante minutes pour permettre une distillation des indices judicieuse et captivante : on reste toujours dans l'expectative, attendant impatiemment la prochaine pièce du puzzle en profitant de dialogues savoureux (A ce propos, même si la VOSTFR est un peu difficile à suivre vu le volume de parole, je vous conseille, néanmoins, de faire l'effort de regarder cette série en version originale).
C'est donc (comme je le mentionnais un peu plus haut) un Sherlock Holmes immergé dans notre contexte technologique (et sociologique) qui nous est proposé (il utilise Internet pour résoudre ses enquêtes, passe son temps à envoyer des sms et se déplace uniquement en taxi...). Ce changement, le seul réellement significatif, apporte un vent de fraicheur inattendu au personnage, à ses enquêtes et les différents réalisateurs, loin de donner à la série l'allure d'un vidéo clip, souligne ce changement par une mise en scène urbaine et inventive.
Difficile de parler de "Holmes" sans parler de "Moriarty", l'ennemi n°1 de Sherlock.
Lors du premier épisode, Watson remarque avec justesse que, de nos jours, plus personne n'a de véritable "ennemi", que le terme est plutôt réservé à la littérature et j'étais donc curieux de voir l'interprétation moderne de la mortelle rivalité qui unit les deux génies...Tout ce que je dirais c'est que j'ai, sincèrement, réellement hâte de revoir ces deux-là à l'écran.
Moriarty est absolument glaçant et la confrontation psychologique qu'il cherche avec Sherlock Holmes est amenée de manière magistrale.
Une deuxième fournée de 3x nonante minutes est prévue pour Août 2011 et je vous engage vraiment à prendre le temps de découvrir cette toute bonne série dans l'intervalle, histoire de ne pas répéter la même erreur que votre serviteur...
En vous remerciant, bonsoir !